Origine et histoire du Château de Castelnau-Pégayrols
Le château de Castelnau-Pégayrols se situe à Castelnau-Pégayrols (Aveyron), à 17 km à l'ouest de Millau, en Rouergue. Fondé par la famille de Lévézou et attesté au XIe siècle, il a été reconstruit à la fin du XIIe siècle ; les salles basses datent de cette époque. Son plan général est trapézoïdal et il domine le village groupé autour de ses murs. Le corps principal, côté sud, est l'élément le plus ancien et le plus massif ; deux tours carrées occupent ses angles, la tour sud-ouest étant l'ancien donjon. Dans cette partie se trouvent de grandes salles voûtées en berceau, tandis que les pièces du premier étage sont voûtées d'arêtes et ornées de stucs. Ces salles s'éclairent au sud par trois grandes baies à meneaux et de petites ouvertures donnent sur une terrasse offrant un panorama sur la vallée de la Muse et les Causses jusqu'aux Cévennes et à la Montagne Noire. La cage d'escalier a été installée au XVIIIe siècle. La porte d'entrée monumentale est surmontée d'un fronton curviligne portant les blasons de deux familles, dont celle des Julien. Deux ailes en équerre, l'une en biseau et l'autre perpendiculaire, semblent dater du XVe siècle et conservent une allure de forteresse. L'aile ouest forme une courtine entre la tour-donjon au sud et la tour dite « des cuisines » au nord-ouest. De l'autre côté, une grande aile rectangulaire, sans doute plus récente, s'élève le long de la façade sud et est flanquée au sud-est d'une tour qui renforce les constructions de ce côté. Le parc abrite la partie centrale du système hydraulique de Castelnau. Après avoir appartenu aux Lévézou, le château passa aux d'Arpajon à la suite d'un duel judiciaire le 3 mai 1289 ; la famille d'Arpajon domina la seigneurie de 1289 à 1758. Sous leur domination, Castelnau connut des périodes de guerre et de paix, notamment la guerre de Cent Ans et l'occupation anglaise liée au traité de Brétigny, puis un renforcement des remparts après la fin de la guerre. Ces fortifications furent de nouveau utiles pendant les guerres de Religion, période durant laquelle les Arpajon firent partie des chefs de guerre du parti protestant, Millau étant l'un des bastions actifs. Vers 1758, Etienne-Hippolyte Julien de Pégayrolles, président à mortier au parlement de Toulouse et baron de Saint-Beauzély, devint propriétaire ; en novembre 1759 Louis XV créa en sa faveur le marquisat de Pégayrolles, unissant Castelnau et Saint-Beauzély. Le président de Pégayrolles résida au château et le fit remettre au goût du jour entre 1760 et 1780 ; il s'illustra comme défenseur de son Parlement lors des réformes Maupéou. Son fils Louis-Hippolyte, deuxième marquis, président au Parlement, participa aux événements de 1789, prit position pour la contre-révolution et mourut en prison en 1794 ; Saint-Beauzély fut vendu comme bien national et la lignée masculine directe s'éteignit bientôt, la descendance du frère cadet Henri-Hyacinthe assurant la continuité des marquis de Pégueirolles. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1975.