Période
2e moitié XVIe siècle, 3e quart XVIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
L'ensemble du domaine en totalité, château, parc, jardin et leurs bâtiments annexes (cad. A 392, 403, 474 à 476, 478 à 480, 482 à 495) : classement par arrêté du 14 mai 2004
Origine et histoire du Château de Castries
Le domaine de Castries, surnommé « le Petit Versailles du Languedoc », est un château du XVIIe siècle bâti sur des bases médiévales et dominant la ville de Castries, près de Montpellier dans l'Hérault. De l'édifice médiéval rasé en 1622 subsistent les voûtes d'ogives de deux pièces du rez-de-chaussée de l'aile nord. L'état actuel du château remonte à 1645, Jean Bonnassier étant mentionné comme principal maître d'œuvre en 1663-1664. Le projet prévoyait trois corps en U autour d'une cour, mais seuls deux corps furent édifiés. L'ordonnance des façades suit le modèle de Montpellier, avec un alignement régulier des percements encadré par des cordons d'étage. L'ensemble est cantonné de grands pavillons carrés, dont deux étaient coiffés de toits à brisis et terrasson qui furent presque tous détruits au début du XVIIIe siècle ; ces toits ont cependant été récemment restitués et sont couverts de tuiles vernissées. En 1670, la source de Fontgrand fut captée pour amener l'eau aux jardins par un aqueduc monumental long de 6 822 mètres ; l'ouvrage eut pour acteurs Antoine et Jean Arman et est également associé à l'ingénieur Pierre‑Paul Riquet. Le jardin a été aménagé selon des modèles classiques, avec des aménagements datés de 1930. L'histoire du domaine remonte à l'époque médiévale : le seigneur Dalmace, chevalier croisé et premier possesseur, participa à la première croisade et mourut en Palestine, puis le fief passa, par mariages et testaments, dans le patrimoine de Guilhem VII, seigneur de Montpellier. Aux XIIIe et XIVe siècles, le village fut frappé par la peste, des famines et des guerres, et comptait à la fin du XIVe siècle environ cinquante habitants. En 1495, la famille de La Croix acheta la baronnie de Castries à Jean de Pierre, et vers 1520 l'ancien château fort fut rasé puis reconstruit sur les bases de l'édifice actuel. En 1622, le duc de Rohan ordonna la démolition des murailles et le comblement des fossés pour renforcer la défense de Montpellier. Le château, classé au titre des monuments historiques, fut légué en 1985 à l'Académie française par le comte René de La Croix de Castries, dit « le duc de Castries », puis mis en vente en septembre 2013 et acquis par la commune de Castries. Une première campagne de restauration, axée sur les toitures, eut lieu à la fin des années 2000 ; un important chantier portant sur les intérieurs et le mobilier a débuté en 2017 et entrait en phase finale en 2022, le château n'étant pas ouvert à la visite en janvier 2022. Architectoniquement, le château présente deux corps de logis en équerre cantonnés de pavillons carrés, avec les voûtes médiévales subsistantes au nord. Le parc et les jardins comprennent une orangerie, des terrasses de cour et des allées rayonnant depuis un bassin central, parties dessinées par André Le Nôtre, tandis que les parterres de topiaires ont été remplacés par des fontaines et des portes d'ifs en 1930. L'aqueduc de Castries, destiné à l'irrigation du jardin, constitue un élément remarquable du domaine. Le site bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques : façades et toitures inscrites en 1943 ; façades et toitures, jardin à la française, vertugadin et parc avec miroir d'eau classés en 1966 ; l'ensemble, y compris plusieurs bâtiments annexes, inscrit en 2003 puis classé dans son intégralité en 2004 ; l'aqueduc est classé depuis 1949.