Origine et histoire du Château de Caumale
Le château de Caumale, situé à Escalans dans les Landes, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 31 janvier 2002. Le bâtiment présente des éléments attribués à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, tandis que subsistent des parties plus anciennes, notamment deux tours basses datées du XIIe siècle, et des remaniements intérieurs du XIXe siècle. Sa silhouette évoque les châteaux gascons médiévaux : un corps de logis carré flanqué de quatre tours d'angle et d'une grande tour d'escalier, accompagnées de tours dites de la poterne, aux grains, de l'oratoire et de guet. L'ensemble est inscrit au centre d'une enceinte qui sert d'appui à des communs agricoles ; certaines portions du mur d'enceinte ont été transformées et ouvertes pour accueillir des chais. Le château a résisté à la guerre de Cent Ans et aux guerres de Religion et, de longue date, a joué le rôle de refuge pour la ville et le monastère de Gabarret ; le Gabardan, fief de Gaston Fébus, était une terre de chasse. L'abbé Michel Devert évoque l'existence possible d'un souterrain reliant Gabarret à Caumale. Les sources documentaires publiées, dont les travaux de l'abbé Devert et du professeur Jacques de Cauna, ne remontent pas au-delà du XVIIe siècle : la plus ancienne mention connue de la seigneurie date de 1618, lorsque Fortis Grenier y est indiqué comme seigneur. En 1666, Caumale est qualifié de « maison noble » et son seigneur rend hommage au vicomte de Marsan, dépendance qui traduit une ancienneté de la seigneurie. Jean-Bernard de Grenier apparaît encore comme seigneur en 1689. En 1744, Jean-Marie Boyrie épouse Jeanne de Grenier et prend le nom de Boyrie de Caumale ; leurs descendants porteront ce nom jusqu'à l'extinction probable de la branche au milieu du XIXe siècle. En 1758, la seigneurie est décrite comme « château et jardin nobles ». En 1830, M. Fauchey et ses sœurs vendent Caumale à Joseph Bernard Delisle, issu d'une famille de négociants et de planteurs de Saint-Domingue réfugiée à Paris et originaire de Labastide-d'Armagnac. La famille Delisle remanie l'intérieur au XIXe siècle, transforme le lieu en château de plaisance puis en domaine viticole producteur d'armagnac, et cultive des liens coloniaux avec Saint-Domingue et Cuba ; le château a accueilli des visiteurs et des personnalités lors d'événements comme un mariage de 1830 où figuraient notamment Rochambeau fils, Vilmorin et Humboldt. En 1870, les héritiers Delisle vendent Caumale pour 150 000 francs-or. Le château est actuellement ouvert au public chaque été.