Château de Châteauvieux à Duingt en Haute-Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Maison forte

Château de Châteauvieux

  • 326 D1508 
  • 74410 Duingt
Château de Châteauvieux
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Château de Châteauvieux
Crédit photo : Jean-Marc Astesana - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Pavillon-embarcadère en bordure du lac (cad. AD 44) : inscription par arrêté du 1er décembre 1988 ; Château, y compris l'ensemble des décors intérieurs du XVIIIe siècle et les terrasses avec leurs murs de soutènement (cad. AD 41 à 43) : inscription par arrêté du 4 août 1994

Origine et histoire du Château de Châteauvieux

Le Domaine de Châteauvieux, aussi appelé château Ruphy et parfois, par erreur, château de Duingt, est une ancienne maison forte située à Duingt en Haute-Savoie, en région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Remanié à plusieurs reprises, notamment aux XVIIIe et XIXe siècles, il est implanté sur un îlot rocheux du lac d’Annecy. Cet îlot, nommé le Roc et relié à la terre par une chaussée, divise le lac en grand lac au nord et petit lac au sud. Sa position permettait de contrôler la navigation sur l’axe Italie–Genève et complétait le dispositif défensif du château comtal de Duingt qui surveillait l’ancienne route entre Genève et Moûtiers le long de la rive ouest. Le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 4 août 1994, et le pavillon‑embarcadère en bordure du lac, intégré au domaine, l’est depuis le 1er décembre 1988.

L’origine de Châteauvieux, appelé Castrum Vetus, reste inconnue ; il appartient depuis une époque ancienne à la famille de Duin, vassale des comtes de Genève, jusqu’au XVIe siècle. La seigneurie de Duin ou Duingt couvrait des terres allant de la Provenche (Saint‑Jorioz) à Beauvivier (Doussard). En 1219 Raymondus Doint se porte caution pour le comte de Genève lors d’une transaction, et en 1296 Rodolphe de Duin cède une partie de la seigneurie au comte Amédée II tout en conservant Châteauvieux. Les Duin conservent le château jusqu’en 1530, date à laquelle Louise de Duingt, mariée au comte Tommaso Valperga, vend la seigneurie au duc Philippe de Genevois‑Nemours. Les Genevois‑Nemours le possèdent ensuite jusqu’en 1592, puis il passe, après divers occupants, à Marie‑Jeanne‑Baptiste de Genevois‑Nemours, épouse du duc Charles‑Emmanuel II de Savoie.

En 1673 Gaspard Jodoc Stockalper achète le domaine et devient baron de Duingt, mais des revers le contraignent à le revendre en 1681 à la famille de Monthouz. Les Monthouz tentent de rétablir un droit de pêche sur la partie sud du lac, provoquant l’ire des habitants locaux et des incidents armés à Lathuile ; ils revendent ensuite le château en 1696 à François‑Nicolas de Montpiton, qui le cède en 1698 à la famille de Sales. François de Sales réunit autour du château les seigneuries de Lathuile, Dhéré, Beauvivier et Ruange, formant ainsi un domaine porté au titre de comte de Duingt, et c’est le marquis de Sales qui restaure le donjon en 1700.

Au XVIIIe siècle Paul‑François de Sales mène d’importants aménagements, dont le salon chinois, et le marquis Benoît‑Maurice de Sales aménage un salon de musique accessible par bateau où la marquise joue d’une harpe offerte en 1791 et signée Naderman. Lors de la Révolution, les corps de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal sont conduits au château par des religieuses de la Visitation le 26 mars 1793 pour les soustraire aux révolutionnaires, mais leur disparition entraîne l’intervention de trois cents grenadiers à cheval venus les ramener à Annecy. Le château est vendu comme bien national le 20 août 1796 à Jean Berthet de Bossey, Benoît‑Maurice de Sales ayant émigré. En 1839 le baron Scipion Ruphy acquiert Châteauvieux et réalise des travaux, notamment des toitures d’ardoise à la Mansart et le crénelage de la grosse tour ronde et de la tour de l’escalier ; sa fille Isaure Ruphy le transmet en dot à son mari, le comte Henri de La Barge de Certeau.

Sur le plan architectural, Châteauvieux présente aujourd’hui une allure du XIIIe siècle malgré ses transformations des XVIIIe et XIXe siècles ; il est dominé par une tour cylindrique dont la toiture a été remplacée au XIXe siècle par une terrasse crénelée sur mâchicoulis. L’ensemble s’ouvre par de nombreuses fenêtres, une échauguette et une tour carrée en avant‑corps précédée d’un perron. Les salons intérieurs, décorés au XVIIIe siècle, comportent des boiseries dans lesquelles ont été insérées des toiles de peintres italiens représentant des chinoiseries et des bergeries. Du château primitif subsistent une tour percée d’archères, la cuisine d’une époque un peu postérieure et, à l’ouest, des défenses avancées. Installé sur son îlot, le site a inspiré dessinateurs, peintres et photographes, parmi lesquels Paul Cézanne (Le Lac bleu, 1896), Suzanne Lansé, Louis Eugène Glasser (Vue sur le château de Duingt depuis Talloires, 1950) et Jean‑Pierre Serralongue.

Devenir actuel

Sa position sur le lac d'Annecy en fait un sujet de prédilection pour les peintres, comme Cézanne, Louis Glasser, Jean-Pierre Serralongue ou encore Suzanne Lansé, ainsi que pour les photographes.

Liens externes