Château de Corcelles à Corcelles-en-Beaujolais dans le Rhône

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Maison forte

Château de Corcelles

  • D9
  • 69220 Corcelles-en-Beaujolais
Château de Corcelles
Château de Corcelles
Château de Corcelles
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Château de Corcelles
Château de Corcelles
Château de Corcelles
Crédit photo : PHILDIC - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Les façades, les charpentes, la chapelle (y compris la boiserie sculptée délimitant la sacristie) , la salle d'armes, la cuisine et le puits : inscription par arrêté du 4 février 1927

Origine et histoire du Château de Corcelles

Le château de Corcelles, ancienne maison forte d’origine XIe siècle, se dresse à Corcelles‑en‑Beaujolais (Rhône, Auvergne‑Rhône‑Alpes) et a été reconstruit au XVe siècle puis restauré au XIXe siècle. Il constituait le centre de la seigneurie de Corcelles et fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 4 février 1927. Situé au lieu‑dit Le Sève, à environ 800 mètres au nord‑nord‑ouest du bourg, il se trouve à proximité de la rivière Douby, ancienne limite diocésaine et frontière entre la Bourgogne et le pays du Beaujolais. Antoine de Thil fit reconstruire l’édifice au cours de la seconde moitié du XVe siècle et en fut, à cette époque, le plus ancien possesseur connu. En 1415 Humbert de Francheleins, seigneur de Corcelles, périt à Azincourt ; sa fille Agnès, héritière du fief, épousa Antoine de Laye, seigneur de Saint‑Lager. Le château fut démoli par les Bourguignons en 1432, puis on retrouve en 1443 la mention d’un Antoine de Laye seigneur de Saint‑Lager et de Corcelles. Vers 1470, Jean de Laye, marié à Marguerite de Saint‑Trivier, entreprit la reconstruction en élevant une grosse tour carrée, deux tours rondes et un pan de muraille. Les héritières de Jean ne laissant pas de descendance, Girard de la Magdeleine‑Ragny acquit le domaine en 1522 ; son fils François en est mentionné en 1543. En 1590 le capitaine Lazare Tircuy de La Barre captura le colonel Alphonse d’Ornano ; la rançon de 40 000 écus permit à Lazare Tircuy d’acquérir le château en 1592. La famille Tircuy fournit le dénombrement du fief de Corcelles le 2 juillet 1601. En 1655, le capitaine Laurent de l’Aube de Corcelles, protestant, eut des échanges avec le pasteur Jean Léger qui conduisirent le marquis de Pianezza à engager la répression des Pâques vaudoises au Piémont, ce qui eut pour effet d’épargner l’intervention directe des troupes françaises dans ce massacre. Vers 1769, François‑Joseph Tircuy était seigneur de Corcelles ; sous la Révolution lui et son épouse furent emprisonnés en raison de leur noblesse, puis libérés et partagèrent le domaine pour assurer la dot de leurs filles, dont Geneviève Françoise Jeanne qui épousa en 1799 Henri Jean de la Roche, baron de Montcel. Au XXe siècle, le peintre Maurice Utrillo effectua plusieurs séjours au château et y peignit notamment des vues du site, du vieux puits et des vignes. Un carnet daté de 1942 mentionne que le château accueillait alors intellectuels, étudiants et familles pour des séjours de repos et de réflexion. L’une des dernières familles propriétaires fut celle du baron de Ravinel et de Saint‑Laumer ; le château fut vendu en 1960. En 1984 la famille Richard acquit le domaine et y exploite un vignoble.

L’édifice primitif du XIe siècle a été adapté au fil des siècles : au XVe siècle il fut reconstruit pour la défense et la surveillance des environs, puis au XVIe siècle transformé en gentilhommière. La maison forte présentait une enceinte quadrangulaire flanquée de tours rondes aux angles ; l’accès se faisait par une tour‑porte carrée à mâchicoulis, qui servait de tour maîtresse et était précédée d’un pont‑levis double à flèches et à chaînes jeté au‑dessus des fossés. Au premier étage de la tour‑porte se trouve une chapelle castrale de style gothique, éclairée par des fenêtres ayant conservé des fragments de vitraux de la Renaissance, et le portail est surmonté des armoiries de la famille de La Magdeleine‑Ragny. L’intérieur comprend une cour bordée d’une galerie de circulation de style Renaissance qui relie à l’abri deux logis ; on y trouve un puits ouvragé, des cuisines, des oubliettes, des caves voûtées en plein cintre et un grand cuvier du XVIIe siècle contenant vingt‑trois foudres de chêne. L’un des corps de logis, appuyé contre une courtine, est desservi par un escalier à vis logé dans une tourelle polygonale. Le parc, d’un peu plus de 3,5 hectares et entouré de vignes, comprend des jardins à la française et des arbres centenaires qui contribuent au caractère du site. Propriété privée ouverte à la visite, le château présente notamment un donjon côté sud, une tour hexagonale, une cour intérieure côté ouest, le puits, ainsi que les vestiges de l’ancien pont‑levis et des douves.

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