Château de Couzan à Sail-sous-Couzan dans la Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Couzan

  • Couzan
  • 42890 Sail-sous-Couzan
Château de Couzan
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Château de Couzan
Crédit photo : wikijoe - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Château de Couzan (restes) (cad. C 597) : classement par arrêté du 20 décembre 1890

Origine et histoire du Château de Couzan

Le château de Couzan est une forteresse médiévale bâtie sur une butte granitique entre les XIe et XVe siècles, sur la commune de Sail-sous-Couzan. Siège d’une branche cadette des sires de Semur, la famille de Damas en fit le cœur de ses possessions et un verrou stratégique sur une ancienne route de l’Auvergne. Il domine les vallées du Lignon et du Chagnon. Partiellement ruiné dès le XVIIe siècle, le site servit de prison pendant la Révolution puis de carrière de pierres. Classé aux monuments historiques en 1890, il fut racheté en 1932 par la société savante La Diana, qui l’a préservé et entrepris des travaux de restauration. Apparentés aux Semur, les Damas s’implantent en Forez à partir du XIe siècle et leur situation féodale évolua au cours du Moyen Âge. Ils prêtèrent hommage aux sires de Beaujeu au XIIe siècle, ce qui provoqua des conflits entre les comtes de Forez et les Beaujeu jusqu’au début du XIIIe siècle. À la suite d’un traité, les Beaujeu renoncèrent au fief de Couzan et, en 1227, les seigneurs de Couzan prêtèrent hommage aux comtes de Forez tout en restant liés aux comtes de Chalon et de Nevers. Pour limiter l’influence des Damas, les comtes multiplièrent l’encerclement du château en assurant l’hommage de seigneurs tenant Rochefort et Chalmazel et en fondant des places fortes comme Cervières et probablement Marcilly. Aux XIVe et XVe siècles la puissance des Damas de Couzan est à son apogée : en 1380 ils détiennent plusieurs châteaux et maisons fortes et accroissent leur domaine par alliances et services au prince. En 1428, le château passe par mariage à la famille de Lévis qui prend le nom de Lévis-Couzan. À partir du XVIe siècle, les Lévis-Couzan résident de préférence au château de Chalain d’Uzore, réaménagé à la Renaissance, et laissent Couzan administré par un châtelain et des officiers. La seigneurie change de mains à plusieurs reprises puis est vendue en 1656 à Jean de Luzy, marquis de Pellissac ; elle reviendra ensuite aux Luzy, puis, par mariage, à la famille de Thy de Milly qui la conserva jusqu’en 1932. Le château de Couzan figure parmi les forteresses médiévales les plus remarquables du Forez, aux côtés de Montrond, Urfé et Cornillon. Son plan comprend un castrum primitif couronné par un donjon et relié à une succession de trois enceintes visibles sur l’armorial de Guillaume Revel. Les campagnes archéologiques menées depuis la fin des années 1990 par La Diana ont permis d’affiner la chronologie des phases de construction. En partie haute subsistent les éléments du castrum datés des XIe–XIIe siècles : la tour dite des Damas, une tour maîtresse circulaire et une tour-porche qui assurait l’accès au site. L’agrandissement du château au XIVe siècle est vraisemblablement lié à l’expansion territoriale et aux ressources accrues des seigneurs de Damas. Aucun bourg important ne s’est développé immédiatement au pied de la forteresse, mais la chapelle Notre-Dame-de-Couzan, ancienne église paroissiale sous le vocable de Saint-Saturnin, témoigne d’un habitat partiellement déserté au milieu du XVIe siècle. Le prieuré clunisien de Sail, en contrebas, a progressivement concentré l’habitat local ; seules quelques maisons restent aujourd’hui habitées près du château. L’église Saint-Saturnin, mentionnée dès le XIe siècle et de style roman, a perdu sa nef pendant la Guerre de Cent Ans ; son chœur a été muré au XVIe siècle et s’ouvre par une porte à encadrement en accolade. La chapelle abrite un bénitier daté du XIIIe siècle qui pourrait être à l’origine une pierre à dîme : chaque face porte des visages entourés d’un soleil et servait de mesure pour la dîme, les visages solaires symbolisant les années d’abondance ou de disette. Cette pierre a inspiré en 1971 l’emblème de la commune de Sail-sous-Couzan, la tête solaire.

Liens externes