Origine et histoire du Château de Fénelon
Le château de Fénelon, situé à Sainte-Mondane en Périgord noir (Dordogne, Nouvelle‑Aquitaine), domine la vallée de la Dordogne et occupe une hauteur à un kilomètre à l'est du village, sur un site de quatorze hectares inscrit depuis 1951. Ensemble fortifié gascon, il rassemble des bâtiments et des fortifications du XIIe au XVIe siècle, aménagés au XVIIe siècle pour répondre aux nécessités d'une résidence plus confortable ; ses dépendances comprennent écuries, caves, cellier et métairies, et quelques pièces conservent des boiseries du XVIIe siècle. Les parties visibles les plus anciennes remontent au XIIe siècle, mais un premier château existait déjà autour de l'an mil. Le château a été remanié aux XIVe, XVIe et XVIIe siècles et a été lié, aux XIIe et XIIIe siècles, à la sphère cathare ; il fut inféodé à la couronne d'Angleterre par le traité de Brétigny en 1360, puis repris par les Français en 1375. François de Salignac de La Mothe‑Fénelon, futur archevêque de Cambrai, y est né en 1651. À la Révolution française, le château a servi de magnanerie. Protégé au titre des monuments historiques, il a été inscrit en 1927 puis classé en 1962 ; trois dépendances extérieures (la ferme de la Condamine, la maison de la nourrice et la métairie de Fraysange) sont également inscrites depuis 1962. En 1966, la tour d'artillerie du XVe siècle de l'enceinte sud s'est effondrée après le passage d'un avion supersonique, et début juin 2022 des orages ont endommagé la toiture en lauzes de l'ancien donjon, en cours de rénovation, provoquant des infiltrations sur plusieurs étages. Le château présente une enceinte fortifiée de tours et un corps de logis « barlong » avec deux parties en retour d'équerre ; la terrasse date du XVIIe siècle, les tours du XVe siècle, la façade principale du XVIe siècle et la partie est semble remonter au XIVe siècle, du moins dans ses parties basses. L'accès se fait au nord‑est par un pont‑levis, initialement abordé par un talus qui fut remplacé au XVIIe siècle par un escalier double ; deux châtelets, à l'ouest et à l'est, équipés de mâchicoulis, bretèches et canonnières, contrôlaient les franchissements, la lice entre les enceintes offrant peu d'abri aux assaillants, et une troisième enceinte protégeait la basse‑cour au sud. Le château compte plusieurs tours circulaires coiffées de lauzes ; dans la cour s'ouvre une chapelle du XIIIe siècle aménagée dans une tour, et un puits profond de 98 mètres, creusé dès les Mérovingiens, a assuré l'approvisionnement en eau jusqu'aux années 1950. Le site comprend également un cloître, un donjon avec une galerie‑cloître, l'ancien pont‑levis et une échauguette sur la deuxième enceinte, et il se dresse sur les hauteurs dominant la vallée. Propriété privée, le château est ouvert à la visite. Il a servi de décor à plusieurs films et séries, notamment Le Vice et la Vertu (1963, Roger Vadim), D'Artagnan (1969, mini‑série de Claude Barma), Gaston Phébus (1969, mini‑série de Jacques Armand et Bernard Borderie), L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse‑Chemise (1973, Nina Companeez), À tout jamais, une histoire de Cendrillon / Ever After (1998, Andy Tennant), The Last Duel (2020, Ridley Scott) et, en 2024, la série Fortune de France où il représente le château de Mespech.