Château de Ferrières à Sérignac dans le Lot

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Ferrières à Sérignac

  • Ferrières
  • 46700 Sérignac
Propriété privée

Période

4e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. D 381) : inscription par arrêté du 21 juillet 1960

Origine et histoire du Château de Ferrières

Le château de Ferrières, situé sur la commune de Sérignac dans le Lot, a été élevé à l'emplacement d'un édifice antérieur ; sa construction, commencée en 1775, fut interrompue en 1789. L'édifice s'organise entre une cour au nord et des jardins au sud ; il comprend un rez-de-chaussée posé sur un terre-plein à l'ouest et un sous-sol voûté à l'est. Les façades, de style classique du XVIIIe siècle, sont couronnées d'un entablement. À l'intérieur, le salon carré présente une ordonnance ionique et devait à l'origine être couvert d'une voussure ou d'une voûte ; les pièces conservent des cheminées en marbre Louis XV surmontées de trumeaux en plâtre mouluré et sculpté. Aux angles nord-est et nord-ouest de la cour subsistent deux tours de l'ancien château médiéval, auxquelles ont été accolées des constructions annexes.

La seigneurie de Ferrières existe dès le XVe siècle : elle fut donnée en 1464 à Pierre Ramond de Folmont par Arnaud dit Naudonnet de Lustrac, et la famille Ramond conserva le fief jusqu'en 1646. Les terres et les ruines du vieux château furent alors vendues à Sylvestre Dubruelh, lieutenant pour le roi à Perpignan et maréchal de camp, qui érigea la terre en marquisat. Sa fille unique, Anne Dubruelh, épousa Aimery de Timbrune, marquis de Valence, brigadier des armées du roi, tué à la bataille de Parme ; de cette union naquirent quatre fils, dont Vincent-Sylvestre de Timbrune, comte de Valence, créé maréchal de camp en 1761. Retiré à Ferrières en 1763, il fit entreprendre la construction du nouveau château sur les fondations du repaire délabré, mais les travaux furent arrêtés par la Révolution.

Après la mort de Vincent-Sylvestre, son fils Jean-Baptiste Cyrus de Timbrune de Thiembronne, général des armées de la République, n'a pas poursuivi les travaux ; émigré après la bataille de Neerwinden, il vécut près d'Utrecht et le château, alors abandonné à des fermiers, fut saisi comme bien d'émigré même s'il n'avait pas été vendu. Revenu d'exil et devenu sénateur sous l'Empire grâce à l'appui de Madame de Montesson, il obtint la levée du séquestre et reprit possession du domaine, qui restait toutefois en piteux état. Sa fille Louise Rose Aimé de Timbrune-Thiembrone de Valence épousa le maréchal Gérard en 1816 ; les deux filles du général vendirent le château en 1834 à Pierre Monmayou, beau-frère du maréchal Bessières. Une première restauration s'étendit jusqu'en 1891, une seconde fut engagée après 1918, et l'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 21 juillet 1960.

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