Origine et histoire du Château de La Grange-Bléneau
Le château de La Grange-Bléneau, ancienne maison forte dont l'origine remonte en partie au XIVe siècle et remaniée au XVIIIe, se situe à Courpalay, en Seine-et-Marne. Le château et sa chapelle sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 15 avril 1942. Il se dresse au nord du bourg.
Siège d'une seigneurie dépendant de la châtellenie de Melun et mentionné dès le XIIIe siècle sous le nom de « Corpaloi », le domaine a appartenu aux familles Courtenay, Aubusson-La Feuillade, Dupré de La Grange Blesneau et d'Aguesseau. En 1363, Ancel de La Grange décrit sa résidence comme une maison forte et une ancienne forteresse entourée de fossés, avec bassecourt, colombier et autres dépendances. Le seigneur réglementait la pêche sur la rivière d'Ierre, entre le pont de Rosay et le moulin de Courtemer, et pouvait infliger des amendes aux contrevenants. Le prince de Condé et ses troupes s'en emparèrent lors des troubles de la minorité de Louis XIII. Adrienne de Noailles transmit le domaine à son mari, le général La Fayette, qui y vécut de 1802 à sa mort en 1834.
Le château resta essentiellement en l'état depuis la mort de La Fayette et renferme notamment la bibliothèque du général ainsi que des archives et souvenirs liés à l'indépendance des États-Unis. Des objets personnels et souvenirs de La Fayette, provenant de la descendance de sa fille aînée Anastasie de La Tour-Maubourg, furent vendus aux enchères à Paris les 7 et 8 juillet 2012 (lots 312 à 317 d'un catalogue de 335 numéros).
Des documents iconographiques joints à l'aveu de 1363 le décrivent comme une enceinte de 35 × 24 mètres composée de cinq tours. Les bâtiments actuels datent du XVIe siècle et ont été remaniés au début du XVIIIe. L'ensemble comprend trois corps de logis flanqués de cinq tours circulaires du XVe siècle, une entrée voûtée encadrée de deux tourelles qui abritait un pont-levis à flèches enjambant les fossés, ainsi qu'une chapelle. À la demande de La Fayette, Hubert Robert travailla avec Antoine Vaudoyer à l'aménagement des jardins.
En 1935, René de Chambrun acquit le château à son cousin Louis de Lasteyrie, descendant de La Fayette. Il est aujourd'hui la propriété de la Fondation Josée-et-René-de-Chambrun. La Fondation, reconnue d'utilité publique le 19 octobre 1959, a pour objet la conservation du château et des collections historiques relatives à La Fayette ; elle détient aussi les archives privées de Pierre Laval. Elle possède par ailleurs le château de Châteldon et deux maisons médiévales du village, dite maison sergentale et ancienne pharmacie. Des archives de La Fayette découvertes dans un grenier lors de l'achat furent classées archives historiques en 2003.
La fondation a été créée par René de Chambrun (1906-2002), avocat et descendant de La Fayette, et par Josée Laval (1911-1992), son épouse et fille unique de Pierre Laval. Parmi les administrateurs figurèrent Maurice Renand (1913-1968) et François Cathala. Par arrêté du 18 décembre 2003, le siège de la fondation a été transféré de Courpalay au 6 bis, place du Palais-Bourbon à Paris. En 1989 la fondation céda au groupe Taittinger une partie du capital des Cristalleries de Baccarat, en conservant une participation minoritaire de 34 %, participation ensuite cédée en 2007 au fonds d'investissement Starwood Capital pour 97 millions de dollars. En décembre 2007 la fondation acquit aux enchères, pour 5,3 millions de dollars, la médaille personnelle de George Washington attribuée par la Société des Cincinnati.