Origine et histoire
Le château de Latour se trouve sur la commune de Marnhagues-et-Latour, dans l'Aveyron, installé sur un promontoire rocheux dominant la Sorgues. En 957, Sénégonde céda une partie de la seigneurie à Frotaire, évêque de Cahors, et à Bernard Aton II, vicomte d'Albi et de Nîmes. La lignée de La Tour est attestée par Gago de La Tour, marié à Adélaïs, puis par son fils Gago, marié à Guillelme, qui en 1133 céda des terres aux religieux de Sylvanès en rémission des péchés de son père, et par Arnaud de La Tour, marié à Anglésie, qui fit en 1205 un don à Pétronille, abbesse de Nonenque. Plus tard apparaissent Mérode en 1300, Guilbert de La Tour, coseigneur de Rebourguil, en 1302, puis Bernard de La Tour, damoiseau cité en 1375 et 1391, et Flottard de La Tour cité en 1396, période où le fief relève du comté de Rodez. Au XVe siècle, un rameau de la famille de Roquefeuil-Versols acquit le fief; la succession comprend Jean, fils de Pierre de Roquefeuil et d'Isabelle Pelet, cité en 1426 et 1439, puis Sicard, puis Jean marié à Hélix de Lauzières, puis François cité en 1535, puis Louis qui en 1601 céda ses terres à son cousin germain François de Roquefeuil, marié en 1569 à Louise d'Ombras et également seigneur de Londres et de Viols. La lignée se poursuit avec Fulcrand, marié en 1609 à Marguerite d'Aquillon, baron de Londres, puis Blaise, marié en secondes noces en 1656 à Jeanne de Soubiran d'Arifut, également baron de Londres et vicomte de la Rode. Au milieu du XVIIe siècle, la terre fut vendue à la famille de Bonald, qui la conserva jusqu'à la Révolution. Depuis 1991, le château appartient à la commune de Marnhagues-et-Latour; l'Association des Amis du château de Latour organise manifestations et visites et a entrepris sa restauration. Le château, les ruines du bâtiment dit « la glacière » ainsi que les façades et les toitures de la dépendance dite « la citadelle » font l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du 14 février 2024. La bâtisse se compose, à l'est et au sud, de deux corps de logis en L dont les extrémités sont reliées par une partie inscrite dans un arc de cercle. Elle comprend un donjon, un chemin de ronde, des échauguettes polygonales et des fenêtres à arcade géminée. À l'intérieur se trouvent notamment un plafond peint du XVIe siècle et la reconstitution d'une cellule de moniale; certaines pièces ont été aménagées en gîte. Le château est ouvert à la visite; sont accessibles la façade est, la cour intérieure, la cuisine et un passage intérieur.