Château de Lévaré en Mayenne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de plaisance

Château de Lévaré

  • Le Domaine 
  • 53120 Lévaré
Propriété d'une société privée

Période

XIe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'allée reliant le château au cour du village, avec ses talus et arbres d'alignement ; la plate-forme, avec ses douves et leurs aménagements (murs de soutènement, viviers et systèmes défensifs : vestiges des anciennes tours, pont, ancien pont-levis, le portail vers le jardin potager .) ; les façades et toitures de la partie sud-ouest du logis ; en totalité : l'escalier et la partie nord-est du logis, l'ancien donjon et la chapelle ainsi que l'ancien jardin potager, avec ses murs de clôture ; les façades et toitures des bâtiments de communs et l'ancienne fuye marquant l'angle sud de la plate-forme (cad. B2 745, 294, 692, 282) : inscription par arrêté du 30 octobre 2006

Origine et histoire du Château de Lévaré

La seigneurie de Lévaré est attestée dès le milieu du XIe siècle et le site castral est mentionné à plusieurs reprises dans des aveux successifs. Le château, situé sur la commune de Levaré dans le département de la Mayenne, est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 30 octobre 2006. L'aveu de 1720 décrit un ensemble comprenant château, cour, écuries, tours, murailles, pont-levis, douves et fossés en eau, terrasses et chapelle. Le donjon a été modifié au début du XVIe siècle, le logis date de la fin du même siècle et les communs sont l’œuvre du XVIIIe siècle, témoignant des évolutions architecturales de la région. En 1539, Jean des Vaux épouse Marie de Lévaré et fait édifier le château actuel pour en faire sa résidence ; la famille des Vaux y habite jusqu'en 1860, avec des destins marquants comme celui de Pierre Honoré des Vaux, mort de la peste à vingt ans en 1773. La chapelle, sous les vocables de Saint-Jean et Saint-Michel, est reconstruite en 1733. À la fin du XIXe siècle les douves sont encore visibles ; le pont-levis et son portail, initialement au midi, ont été remplacés par un pont en pierre à l’est. Le château se développe en alignement rectiligne ; malgré d’importants remaniements au XVIIIe siècle et la reprise des percements, le caractère primitif n’a pas entièrement disparu. Un fragment de vitrail représentant Jésus devant Hérode subsiste dans l’édifice.

Vers 1793, le marquis de Montécot fait transporter au château familial de la Manche non seulement le mobilier mais aussi les archives de Lévaré, et confie leur mise en ordre à René Augustin Bellot de Gousse, qui avait classé le chartrier en 1783 ; les restes de ce chartrier sont versés à la fin du XIXe siècle aux Archives départementales de la Mayenne. Après la famille des Vaux, le domaine passe à Mme Le Ray ; Maurice Le Ray d'Abrantès, son fils, épouse en 1869 Jeanne, petite-fille du général Junot, et reçoit en 1870, par lettres patentes de Napoléon III, la confirmation du titre de duc d'Abrantès sur réversion. Le nouveau duc meurt en 1900 et son fils Andoche, maire de Levaré, lui succède ; en 1917 il offre à la paroisse des vêtements liturgiques provenant de Mazarin. La famille d'Abrantès conserve la propriété jusqu'en 1950.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un poste de commandement allemand est installé au château et, lors d’une rafle après dénonciation, M. Héliot, résistant et gendre du duc, est arrêté par les SS et envoyé en camp de concentration. En 1950 le domaine est vendu à un marchand de biens, M. Lemonnier ; en 1956 un incendie détruit partiellement l’aile droite. En 1960 les douves, larges de 14 mètres et d'origine seiziémiste, sont curées et remises en eau sur trois côtés. En 1964 M. Plazanet achète la propriété et répare les toitures des communs et des tours d’angle, puis en 1980 Mme Geneviève Milan entreprend des travaux de sauvegarde. En 2001 Françoise et Henri-Jean Anglade-Bosc acquièrent le château et réalisent des travaux d’électricité, de plomberie et d’aménagement intérieur pour y vivre et redonner vie au domaine.

Les archives et chartes conservées montrent la continuité des seigneuries locales depuis le XIe siècle, avec des bienfaiteurs et donateurs liés aux grandes abbayes et une succession de seigneurs, principalement de la famille des Vaux puis des Doisnel de Montécot, avant la vente du domaine au XIXe siècle.

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