Origine et histoire du Château de Long
Le château de Long, propriété privée ouverte à la visite, se situe à Long dans la Somme, entre Abbeville et Amiens. Il remplace une petite forteresse médiévale qui contrôlait la chaussée traversant la vallée de la Somme. La résidence actuelle, surnommée « Folie de Buissy », a été construite dans la première moitié du XVIIIe siècle par Honoré-Charles de Buissy ; l'architecte Charles-Étienne Briseux en a dressé les plans, s'inspirant d'une planche de son recueil L'Art de bâtir les maisons de campagne. À la mort d'Honoré-Charles en 1762, son fils Pierre de Buissy poursuivit les travaux et fit décorer l'intérieur ; Jean-Baptiste Huet participa aux boiseries, dont certaines, démontées puis vendues aux États-Unis, furent rachetées par Gérard de Berny et installées dans l'actuel musée de l'Hôtel de Berny à Amiens. Le château passa ensuite entre plusieurs familles et fut acquis en 1871 par Octave de Rouvroy ; les armes de la famille de Rouvroy ornent encore la façade, aux côtés de celles de la famille de Chabenat de Bonneuil. Héritier mineur, René de Rouvroy et son épouse Hélène de Francqueville d'Abancourt purent entretenir le domaine grâce à leurs ressources réunies jusqu'en 1914, mais la Première Guerre mondiale affecta leurs revenus. En 1916 la famille de Rouvroy vendit la propriété au comte Gaétan de Panévinon de Marsat ; sa fille Françoise en hérita mais n'y résida pas et le château fut abandonné dans les années trente. Après une longue période de délabrement, l'industriel Roger Van Glabeke acheta et restaura l'édifice en 1964, obtint le grand prix Chefs-d'œuvre en péril et le revendit en 1999. Édifié sur une terrasse dominant la Somme canalisée et ses étangs, le château associe brique rose et pierre blanche : le corps de logis, à deux étages et toit mansardé, est rythmé par trois avant-corps à pans latéraux ornés de sculptures, quatre consoles à bouquets supportent la toiture et la clé de la porte principale porte un masque symbolisant la force ; la façade orientale, moins décorée, présente une disposition comparable. Le parc de vingt hectares comprend une pelouse bordée d'arbustes taillés à la française, des statues, un lavoir et des serres de la fin du XIXe siècle abritant diverses plantes (rosiers, clématites, bougainvilliers, lauriers roses, citronniers, canas, agapanthes), ainsi qu'un étang de six hectares et un bois de quatre hectares. Les communs forment un long bâtiment encadré de deux pavillons reliés au corps central ; la porte monumentale à arc surbaissé est soulignée par un appareillage à refends et un fronton triangulaire. On note enfin la présence d'un colombier octogonal du XVIIIe siècle en brique et pierre, avec chaînes d'angle harpées. Bibliographie : ouvrages de Josiane Sartre, Philippe Seydoux, Roger Van Glabeke et un fascicule vendu à l'entrée du château figurent parmi les références.