Château de Lourmarin dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Lourmarin

  • Avenue Laurent Vibert
  • 84160 Lourmarin
Château de Lourmarin
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Crédit photo : Vi..Cult... - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

4e quart XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Le parc et les terrasses attenant au château : inscription par arrêté du 3 octobre 1946 - Le château, à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 13 avril 1948 - Les façades et les toitures ; l'escalier à vis ; les cheminées de la grande et de la petite salle au rez-de-chaussée et aux deuxième et troisième étages du château vieux ; la grande salle avec sa cheminée à colonnettes et cariatides du premier étage du château neuf (cad. E 316) : classement par arrêté du 16 mai 1979

Origine et histoire du Château de Lourmarin

Le château se compose de deux ensembles contigus, le « château vieux » et le « château neuf », développés à partir d’une petite résidence de Foulques d'Agoult, seigneur de Lourmarin. Le château vieux s’est édifié à partir du bâtiment ancien entre 1495 et 1525, tandis que le château neuf a été amorcé de 1526 à 1567 par Blanche de Lévis pour son fils François d'Agoult ; le jardin a été aménagé en 1562. Une inscription de 1513 figure sur une porte de cave et une date de 1542 est gravée sur un cartouche du décor intérieur, datations qui témoignent des phases de construction. Avant 1567 ont été construites de grandes cheminées dont l'ordonnance et le décor semblent inspirés des modèles publiés par Jacques Ier Androuet du Cerceau en 1561. Après la mort de François d'Agoult Montauban en 1567, le château tomba en semi-abandon et connut plusieurs changements de propriétaires. Au début du XVIIe siècle, il passa aux mains de François de Lesdiguières, qui fit dresser en 1637 une description détaillée des lieux. Abandonné aux XIXe et XXe siècles, il fut racheté en 1921 par l’industriel lyonnais Robert Laurent-Vibert, qui entreprit sa restauration avec l’architecte Henri Pacon et le peintre Charles Martel. À sa mort en 1925, Laurent-Vibert légua le château à l’Académie d’Aix, qui assure son entretien et reçoit chaque année des groupes d’artistes ; la propriété abrite aujourd’hui la fondation héritée du mécène. Le monument a fait l’objet de protections au titre des Monuments historiques, avec des inscriptions en 1946 et 1948 et un classement en 1979.

Le château vieux s’organise autour d’une cour bordée d’un bâtiment de trois étages et fermée par une terrasse qui abrite un moulin au rez-de-chaussée. Le rez-de-chaussée regroupait les pièces de service — cuisine, office, garde-manger, fours — ainsi que les bases d’une tour ronde ; au sud de la cour se trouvait une salle basse, dite « prison », aujourd’hui comblée par des déblais liés aux restaurations du début du XXe siècle. Le premier étage, selon un inventaire manuscrit de 1635, comprenait les pièces d’apparat : la « chambre de Madame » au nord avec son antichambre et sa garde-robe dans la tour ronde, une chapelle à l’ouest à l’emplacement de la loggia actuelle, et d’autres pièces aujourd’hui disparues comme la « chambre du roi » ou la salle du corps des logis. Le deuxième étage reproduisait la même distribution sans fonctions particulières, le troisième étage correspondant aux combles. Parmi les transformations modernes figura la destruction du bâtiment du sud de la cour, longtemps utilisé comme ferme, et le déplacement de la chapelle pour créer la loggia. La décoration intérieure du château vieux reste peu connue ; on y signale des vitraux aux armes des seigneurs de Sault et un ensemble de meubles en noyer provenant de la garde-robe de la « chambre de Madame ».

L’aile Renaissance, dite château neuf, comporte trois niveaux avec, à chaque étage, deux pièces desservies par un couloir et ornées de cheminées ; l’une d’entre elles est décorée de cariatides aux visages d’Amérindiens et de colonnes. Parmi les particularités architecturales figurent des loggias et galeries à l’italienne, des fenêtres et façades de style Renaissance séparées par des corniches, ainsi qu’un grand escalier d’apparat en vis.

Les abords comprenaient autrefois deux terrasses nommées basse-cour et garenne, un mur d’enceinte plus élevé accompagné d’un fossé et accessible par un pont-levis, ainsi qu’un jardin d’agrément extérieur traversé de trois allées couvertes d’une treille destinée à la culture de la vigne. À l’ouest se trouvait un jeu de mail ; à l’extérieur de l’enceinte prenaient place des bâtiments agricoles — cuves à vin, étable, deux granges, un moulin à huile et six écuries.

Une tradition locale interprète certains graffiti incisés dans une chambre de la tour ouest comme une malédiction jetée par des bohémiens vers 1920-1921 ; une étude récente conteste cette datation et propose une lecture plus ancienne et documentaire : les vêtements et la graphie évoquent la fin du XVIe siècle, certains patronymes correspondent à des protestants établis à Lourmarin entre 1569 et 1640, et la composition des figures suggère plutôt un ex-voto marin réalisé au cours des guerres de Religion.

Liens externes