Château de Magrin dans le Tarn

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Magrin

  • Le Bourg 
  • 81220 Magrin
Château de Magrin
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Château de Magrin
Crédit photo : Sylenius - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle (?)

Patrimoine classé

Façades et toitures du corps de bâtiment et de la tour Renaissance ; escalier intérieur ; deux cheminées en pierre se trouvant l'une au premier étage et l'autre au deuxième étage ; vestiges de l'ancien château : classement par arrêté du 14 décembre 1979 ; Façades et toitures du séchoir à pastel (cad. B 142) : inscription par arrêté du 14 décembre 1979

Origine et histoire du Château de Magrin

Le château de Magrin, situé sur la commune de Magrin (Tarn, Occitanie), domine la vallée de l'Agout depuis une hauteur d'environ 330 mètres. Établi sur une enceinte médiévale arasée, il associe des vestiges du Moyen Âge et des réaménagements de la Renaissance. Le site pourrait avoir été occupé par un oppidum gaulois, converti en castrum romain puis remanié par les Wisigoths. La première mention écrite date du 7 août 1224 ; à cette époque le château dépendait de la seigneurie de Puylaurens et le châtelain se plaça sous la protection du comte de Toulouse. L'édifice a connu diverses péripéties : on lui attribue trois souterrains, il servit de base à une compagnie de routiers pendant la guerre de Cent Ans, et sa propriété est mentionnée en 1279 au profit de la famille Brenguier de Puylaurens. À partir du XVe siècle, les propriétaires se sont tournés vers la culture du pastel, et la famille Corneilhan en devint propriétaire en 1502. Les Corneilhan, convertis au protestantisme, accueillirent le chef protestant Henri de Navarre lors d'un épisode en route pour Castres ; devenu roi, celui-ci protégea les pasteliers en s'opposant à l'indigo. Le château a probablement été vendu comme bien national pendant la Révolution ; il fut partiellement incendié puis consolidé. Acquis en 1971 par M. Rufino, il a fait l'objet d'une restauration complète et a été converti en musée du pastel ; il est partiellement inscrit et classé au titre des monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1979. Aujourd'hui fermé, le château est mis en vente. L'ensemble architectural se compose de deux groupes de bâtiments : une partie médiévale en partie ruinée et un corps de logis de la Renaissance fondé sur des constructions antérieures. Les fondations médiévales remontent au Xe siècle ; l'enceinte rectangulaire était autrefois protégée par des remparts et des fossés, aujourd'hui arasés et comblés, ponctués d'une tourelle d'angle, d'une tour ronde et d'un donjon carré de dix mètres de haut. Le bâtiment Renaissance réemploie des éléments médiévaux et présente une porte à double battant en arc en plein cintre, un perron, demi-colonnes et un entablement sculpté, ainsi que des baies à meneaux évoquant l'ornementation des hôtels pasteliers de Toulouse. Dans le jardin sont cultivés des plants de pastel et d'indigo qui permettent d'identifier la plante en rosette aux fleurs jaunes. Le séchoir à pastel, installé sur l'enceinte médiévale, est l'un des rares exemplaires encore en bon état dans le Midi toulousain ; il est construit en pierres de taille, probablement de réemploi, et s'élève sur quatre niveaux. Ses façades nord et sud présentent une élévation spécifique pour assurer la ventilation : le troisième niveau, correspondant à l'étage de séchage, est percé de jours étroits d'environ trois mètres de haut, surmontés d'ouvertures rectangulaires dans le comble où l'on stockait l'agranat. L'ensemble forme huit travées sans décor ; au sud une neuvième travée a été obturée par l'adjonction du bâtiment dit "Renaissance". À l'intérieur, ces jours sont fermés par des contrevents en bois à persiennes fixes ; le séchoir conserve aujourd'hui quatre des huit compartiments d'origine, délimités par des grilles en bois et tiges de fer ; autrefois ces compartiments étaient clayonnés pour recevoir les coques de pastel. Au deuxième niveau, le château abritait un musée retraçant l'histoire du pastel, et dans une tour attenante a été remonté un moulin pastellier provenant d'une commune voisine. Le moulin, dit "moulin à sang", était mû par la traction animale et un système d'engrenages ; il comporte une roue de granit de deux tonnes et se trouve en état remarquable. Dans les espaces intérieurs, le rez-de-chaussée présentait une exposition sur le royaume wisigoth, le premier étage conservait documents, tissus teints au pastel et outils, et le second étage accueillait le séchoir, capable d'abriter jusqu'à 100 000 cocagnes ; les combles servaient de salle de projection. Le château de Magrin est aujourd'hui identifié comme un site majeur de la Route Historique du Pastel.

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