Origine et histoire du Château de Mareuil
Le château de Mareuil-sur-Ay se situe dans la commune de Mareuil-sur-Ay, dans le département de la Marne (région Grand Est). Son histoire commence au milieu du XVIIIe siècle lorsque Jean-Baptiste-Nicolas Thomas de Pange, seigneur de Domangeville, reçoit la seigneurie en cadeau de mariage et fait édifier un premier château achevé en 1765 dans le style Louis XV. De 1771 à 1774, il entreprend d’importants travaux d’ornementation et de parements en brique sur des plans de l’architecte Chevotet, travaux achevés par Chaussard. Après la mort des époux, leurs enfants conservent la demeure ; Anne-Louise de Domangeville, qui épouse en 1779 le comte de Sérilly, y reçoit des membres de la famille ainsi que des personnalités telles qu’André Chénier et Joseph Joubert. En 1788, des dissensions familiales entraînent la vente du domaine au duc d’Orléans. Le château change à nouveau de mains jusqu’en 1830, lorsque les deux fils du maréchal Lannes, duc de Montebello, reprennent le domaine avec plus d’une centaine d’hectares de vignes, créent la marque de champagne Alfred de Montebello — distribuée jusqu’à la crise de 1929 — et reçoivent le tsar Nicolas II dans les années 1890. La marque est ensuite rachetée à la barre du tribunal par René Chayoux, puis le domaine passe à Jean-Michel Ducellier, à son fils Alain, puis à l’homme d’affaires suisse Jean-Jacques Frey, déjà propriétaire du château La Lagune ; Frey met fin à la marque Montebello, vend Ayala à Bollinger et conserve le château qu’il fait entièrement rénover.
Le logis principal présente un décor utilisant la brique pour les chaînages et les encadrements de baies. De vastes communs en U complètent la propriété ; leur aile nord est modifiée à la fin du XIXe siècle. L’ensemble des communs liés à la production de champagne, les caves et la tour centrale de la cour — ancienne administration du Champagne Montebello — ainsi que ses salons décorés ont été conservés. Deux pavillons sont élevés à l’entrée de la cour et le pigeonnier est entièrement transformé en lieu d’accueil. À l’intérieur, le vestibule ouvre sur un escalier muni d’une rampe en fer forgé du XVIIIe siècle ; des boiseries de hauteur et des cheminées de marbre subsistent dans l’ensemble des pièces. La bibliothèque et le salon polygonal datent du XIXe siècle, tandis que l’orangerie en brique paraît appartenir à la seconde moitié du XIXe siècle.
Le parc comprend une grille en fer forgé et une glacière du XVIIIe siècle ; il a été redessiné vers 1896 par le paysagiste Édouard Redont. Les deux jardins potagers, clos de murs, datent de la fin du XVIIIe siècle. Le château, les communs, le lieu d’accueil, les deux pavillons, le parc, ses souterrains et sa glacière, la clôture et la grille, les deux potagers et leur enceinte ainsi que l’orangerie ont été inscrits au titre des monuments historiques le 5 novembre 2003.
