Château de Moncade à Orthez dans les Pyrénées-Atlantiques

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Moncade

  • Hôtel de Ville
  • 64300 Orthez
Château de Moncade
Château de Moncade
Château de Moncade
Château de Moncade
Château de Moncade
Crédit photo : [https://www.flickr.com/photos/10699036@n08 Posit - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

2e quart XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Donjon, dit Tour de Moncade : classement par liste de 1840. Douves appareillées ; sol et sous-sol archéologiques (cad. AC 70 à 75, 67, 368, 417, 25) : inscription par arrêté du 2 mars 1992. Motte féodale avec les vestiges du logis, et à partir de la motte vers l'extérieur du château, enceinte talutée surmontant les douves appareillées ; deuxième enceinte ; fausse-braie ; sol et sous-sol archéologique du château (cad. AC 71, 75) : classement par arrêté du 17 février 1995

Origine et histoire du Château de Moncade

Les vestiges du château Moncade se dressent rue Moncade à Orthez, sur une colline dominant la vallée du gave de Pau. Le site comprend un donjon, des restes d’habitation et trois lignes de fortification bordées d’un fossé appareillé et dallé. La tour maîtresse, dite tour de Moncade, a été édifiée à partir de 1242 par le vicomte de Béarn et bâtie en éperon sur une motte entourée de douves. Gaston Fébus fit remanier la tour entre 1368 et 1375 par l’architecte Sicard de Lordat, ce qui, selon les auteurs, se traduit par l’ajout des deux derniers étages et d’autres aménagements du logis et des enceintes. Pendant les guerres de Religion, les troupes de Montgomery occupèrent le château, dont l’intérieur était déjà délabré sous Jeanne d’Albret, et la forteresse fut en partie dépecée ; l’enceinte fut largement démolie au XVIIIe siècle. Aux XIIIe et XIVe siècles, la résidence vicomtale dépassait la simple tour et formait avec le bourg de Moncade une résidence fortifiée dotée d’un parc palissadé et d’un fossé maçonné. Gaston VII Moncada transféra la capitale vicomtale à Orthez et, après des liens noués avec le roi d’Angleterre, la construction de la tour est associée à la première moitié du XIIIe siècle ; le château apparaît ensuite dans plusieurs mentions documentaires des XIIIe et XIVe siècles. Gaston Fébus a utilisé la tour comme résidence et coffre-fort, et des contemporains comme Froissart décrivent des chambres vicomtales aux étages supérieurs. À partir du XVe siècle, après le déplacement du gouvernement vicomtal au château de Pau en 1464, le site connut un lent déclin. En 1569 la ville fut pillée et le château atteint lors de la bataille d’Orthez ; des réparations sont mentionnées entre 1588 et 1613. L’annexion du Béarn à la couronne de France en 1620 fit passer la forteresse en propriété royale, puis la ville acheta et revendit des parcelles au XVIIIe siècle ; le château fut vendu en 1796 et aucun entretien notable ne fut effectué avant son classement au XIXe siècle, puis le rachat par la ville en 1841.

La partie centrale, installée sur une motte naturelle, comprenait originellement une chemise circulaire protégée par un fossé maçonné, un puits, le corps de logis rectangulaire adossé à la tour et un escalier extérieur dont subsistent des traces. Une tour-porte munie d’un pont-levis franchissait le fossé et le tinel occupait probablement le premier étage du corps de logis. La double enceinte arasée délimite aujourd’hui une plate-forme d’environ 60 m sur 50 m.

Le donjon pentagonal, élevé au point le plus haut de la colline vers le milieu du XIIIe siècle, comporte quatre étages dont les supérieurs étaient résidentiels. Un escalier à vis logé dans l’éperon relie les deux derniers étages et la plateforme sommitale ; cet escalier et les baies ajoutées aux étages supérieurs emploient une pierre différente de celle de la construction primitive, ce qui confirme des interventions postérieures. La cheminée du deuxième étage est de style XIVe siècle et une autre cheminée pourrait dater du XVe siècle. Le dernier niveau de la tour a été détruit en 1820 ; la tour subsistante mesure encore 33 mètres au-dessus du sol. Au XIXe siècle, des restaurations ont percé la porte du rez-de-chaussée et ajouté de faux mâchicoulis, suivies de petites modifications au XXe siècle.

Le bourg castral était défendu par trois enceintes — celle de Lavignotte à l’ouest, l’enceinte du bourg Moncade et une enceinte nord —, plus récentes que la tour elle‑même, et une barbacane mentionnée en 1347 subsiste partiellement sous la forme d’un mur. Le talus côté motte est surmonté d’un pan de mur au sud‑ouest percé d’une casemate à trois archères ; au nord, un mur de fortification est tangent au fossé et soutient un terre-plein qui pourrait constituer une fausse-braie.

Le site bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques : la tour de Moncade a été classée dès la liste de 1840 ; les douves appareillées ainsi que le sol et le sous-sol archéologiques ont fait l’objet d’une inscription en 1992 ; la motte féodale avec les vestiges du logis, l’enceinte talutée et les éléments périphériques, la deuxième enceinte, la fausse-braie et les sols et sous-sols archéologiques ont été classés par arrêté en 1995.

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