Origine et histoire du Château de Montfaucon
Le château de Montfaucon, en ruines, est situé près de Besançon, en Bourgogne-Franche-Comté ; il remonte au XIe siècle et a appartenu à la puissante famille féodale de Montfaucon. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 7 décembre 1976. Le premier ouvrage, en bois, fut élevé au XIe siècle au sommet d’un éperon rocheux par Conon de Montfaucon, vassal du comte Renaud Ier de Bourgogne et de l’archevêque Hugues Ier de Salins. À la fin du XIIIe siècle, Amédée III fit édifier en pierre le château à l’emplacement actuel; un bourg se développa à proximité et une église est attestée en 1311. La famille de Montfaucon figura parmi les plus influentes du comté de Bourgogne et du comté de Montbéliard pendant le Moyen Âge, et elle entra dans la lignée des comtes de Montbéliard dès le XIIe siècle avec Amédée II. En 1477, le château échappa aux destructions menées par l’armée du roi Louis XI après la mort de Charles le Téméraire. Transmis par héritage au XVe siècle à la maison de Chalon-Arlay, princes d’Orange, il resta entre leurs mains jusqu’à la Révolution française. Le site fut définitivement abandonné après la « guerre de Dix Ans » (1634-1644) menée par Richelieu pour tenter de reconquérir le comté de Bourgogne. La commune de Montfaucon acquit les ruines en 1984 et entreprit depuis un important chantier de restauration destiné au tourisme.
L’ensemble castral et le bourg sont installés sur une crête rocheuse longue d’environ 300 mètres et large de 30 à 100 mètres, dont les versants escarpés assurent une première protection. Trois enceintes successives délimitent d’abord le bourg au nord, avec son église de 1311, puis la basse-cour blottie au pied oriental, qui comprend une chapelle et des caves, et enfin la plate-forme castrale. Le château occupe une butte de 100 mètres de long sur 30 mètres de large et est protégé par une courtine renforcée au nord par une tour polygonale défendant l’entrée, et au sud par un ensemble formé du donjon hexagonal à cinq niveaux et d’une tour carrée. Le site domine la vallée du Doubs ; on y observe encore le donjon hexagonal, la courtine vue depuis la basse-cour et les vestiges de l’église.
Bibliographie sélective : B. Bardenet, J. P. Berger & Ph. Gandel (1985), H. de Faget de Casteljau (1977), G. Paglia (1996), M. de Tribolet-Hardy (1965) et René Locatelli (2012).