Château de Montmayeur à Villard-Sallet en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Montmayeur

  • D202
  • 73110 Villard-Sallet
Château de Montmayeur
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Château de Montmayeur
Crédit photo : Laurent Jerry - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Tours de Montmayeur et site archéologique qui s'y rattache (cad. A 1, 2, 10 à 14, 416 à 418) : inscription par arrêté du 19 septembre 1989

Origine et histoire du Château de Montmayeur

Le château de Montmayeur est un ancien château fort des XIIe–XIIIe siècles, berceau de la famille de Montmayeur ; ses ruines occupent la crête du Montraillant sur la commune de Villard-Sallet, en Savoie. Les tours et le site archéologique liés au château ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 19 septembre 1989 et intégrés en 1997 à l’itinéraire thématique "Pierres-fortes de Savoie".

Situés à environ 800 mètres d’altitude et à 1,5 kilomètre à l’est-sud-est de Villard-Sallet, les vestiges dominent la crête du Montraillant entre les vallées du Gelon et du Coisin ; la position contrôlait la route reliant Chambéry à l’Italie par la Maurienne et le col du Mont-Cenis.

Le site est mentionné dès 1173 dans le cadre de la dot d’Alix, fille du comte de Savoie Humbert III. Sous Thomas Ier de Savoie, le château est inféodé à une branche cadette de la famille de Briançon-Aigueblanche, qui prendra le nom de Montmayeur. Un acte en faveur des Chartreux de Saint-Hugon est passé au château en 1212. Gérard de Briançon, père d’Aymon et de Pierre d’Aigueblanche, en est seigneur pendant le XIIIe siècle ; Aymon de Montmayeur y possède une maison forte vers 1274 et son descendant Hugonet en hérite. Les deux tours aujourd’hui visibles sont citées pour la première fois en 1381.

Gaspard II de Montmayeur, maréchal de Savoie, remanie le château lors de la refortification générale de la région à la fin du XIVe et au début du XVe siècle, ajoutant des tours aux angles de l’enceinte rectangulaire. La seigneurie est érigée en comté en 1449 sous Jacques II de Montmayeur ; après sa mort sans héritier, le comté passe, par transmission matrimoniale et successions, aux familles de Miolans puis à Jacques de Montmayeur de Creset. Abandonné à la fin du XVe siècle, le château tombe progressivement en ruine : en 1536 il est décrit comme n’ayant plus de fermeture et en 1597 il est détruit par les troupes de Lesdiguières. Le site change ensuite de mains entre diverses familles nobles et fait l’objet d’un acte de vente en 1758 où l’on décrit les deux tours sommairement conservées, séparées d’environ 50 toises et structurées par des murs de six pieds d’épaisseur, le terrain alentour n’étant plus qu’un étalement de masures, vergers et broussailles.

L’ensemble fortifié se présente comme une enceinte fossoyée, rectangulaire, orientée est-ouest sur 250 mètres de longueur et de 30 à 50 mètres de largeur, qui renferme des vestiges occupés du XIIe au XVe siècle. On y relève deux tours datées de la fin du XIVe siècle, deux maisons fortes, des maisons d’habitation non nobles, un four et l’église Saint-Julien ; les murs d’enceinte étaient crénelés, percés d’archères, et l’accès principal se faisait par un pont-levis au nord.

À l’est s’élève un donjon carré de 7,60 mètres de côté, aux murs épais de 1,90 mètre et à l’appareil de moellons de schiste équarris ; il atteint 33 mètres de hauteur et comporte quatre niveaux planchéiés. Le rez-de-chaussée est aveugle, l’entrée se situe à l’est au premier étage à douze mètres de hauteur et constitue la seule ouverture avec une petite fenêtre ; le second niveau est également aveugle et la tour est couronnée par une plateforme crénelée. À son pied se trouve un logis résidentiel comprenant une grande salle du XIIIe siècle à laquelle furent accolées au XVIe siècle deux pièces dans l’ancienne cour.

La tour ouest, isolée par un fossé et construite sur une plate-forme, adopte aussi un plan carré ; elle mesure environ 8 mètres de côté et conserve une hauteur de 25 mètres répartie sur cinq étages plus un rez-de-chaussée. L’accès nord se fait par une porte cintrée fermée par une barre de fermeture coulissant dans des mortaises ménagées dans l’épaisseur des murs ; sur la face est, une petite ouverture au premier niveau a sans doute servi de canonnière et, au second, deux fenêtres ogivales de 0,40 mètre sur 1 mètre encadrent une cheminée dont les montants sont sculptés.

Entre les deux tours, les fouilles ont mis au jour les fondations d’une, voire deux maisons fortes probables, d’une maison et d’un four le long d’une rue, d’un enclos rectangulaire, de l’église mentionnée en 1191 et rattachée à l’abbaye de Saint-Rambert-en-Bugey, ainsi que d’une réserve à céréales au pied d’une tour.

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