Origine et histoire 
Le château de Murol, dit aussi château de la Tour Fondue, est un vaste édifice situé à Saint‑Amant‑Tallende, dans le Puy‑de‑Dôme, à quinze kilomètres de Clermont‑Ferrand, en contrebas du village. Il ne doit pas être confondu avec l'ancien château de Saint‑Amant, situé plus haut, qui date du XVe siècle et a hébergé la Reine Margot. Le nom de la forteresse apparaît dans les archives au cours du XIIIe siècle. La maison forte entre dans la famille de Murol en 1347 par le mariage de Randonne de Panhac et d'Amblard de Murol. En 1629, Annet Bouchard achète la propriété et la restaure et l'embellit. Son arrière‑arrière‑petite‑fille Gabrielle Bouchard, dame de Murol, apporte le château en 1735 aux Cousin de La Tour Fondue en épousant Claude de Cousin. À partir de 1875, Anatole de la Tour Fondue confie à l'architecte Louis‑Clémentin Bruyère, élève de Viollet‑le‑Duc, une transformation radicale en style néo‑médiéval. Ruiné par ces travaux, Anatole de la Tour Fondue s'exile au Canada en 1908, où il meurt. En 1921, ses filles cèdent le château « en état d'abandon » à leurs cousins René et Edmond Giscard, descendants des comtes de La Tour Fondue, et la famille Giscard d'Estaing en demeure propriétaire. Le château domine la Monne au sud du village et se compose de trois corps de bâtiments entourant une cour intérieure. Au nord, l'ancienne église paroissiale, une chapelle romane ornée de peintures murales et de décors stuqués, ferme la cour; à l'est, le corps de logis rectangulaire est flanqué de tours aux angles extérieurs coiffées en poivrières; au sud, un autre corps de logis est pourvu d'échauguettes. Le dessin de Guillaume Revel montre qu'en 1450 la façade sud était percée de quatre fenêtres et appuyée sur un contrefort, tandis que la façade est comportait deux ouvertures, et il est probable que l'entrée se faisait par la façade nord, près de l'église, après franchissement d'un fossé. Les travaux de la fin du XIXe siècle ont profondément remanié l'édifice : on y relève la construction d'un toit pointu fermant le chemin de ronde, la surélévation d'un étage, l'ajout de tourelles et d'échauguettes, l'élargissement du corps est par une galerie de pierre sur trois niveaux ouvrant sur la cour, ainsi que le percement de nouvelles fenêtres sur les corps est et sud. Le château a en outre été ouvert à l'est par un portail donnant sur la cour d'entrée, une porte en chêne et un pont de pierre bordé de bancs franchissant de petites douves, et ses façades ont été abondamment décorées de gargouilles, chapiteaux et sculptures. Dans la cour, la passerelle supérieure qui reliait l'église à la maison forte a été bordée d'un double mur à ouvertures ogivales, ornée de blasons et de têtes de lion et soutenue par une arche de pierre crénelée. Les voûtes sous les corps de logis sud et est ont été restaurées et prolongées, et un large fossé a été creusé autour de la chapelle romane dont il ne subsiste que le chœur; la chapelle a tenu lieu d'église paroissiale jusqu'au XIXe siècle. Une fausse grotte a été aménagée dans le goût romantique de la fin du XIXe siècle. Lors de travaux visant à nettoyer les murs et sols de la chapelle et les appartements du chapelain, des traces de fresques ont été découvertes; leur restauration s'est déroulée de mars 1989 à décembre 1990, réalisée par Yves Morvan sous la conduite d'Antoine Armynot du Châtelet, architecte des Bâtiments de France. Cinq couches de décor, couvrant des périodes allant du XIIe au XVIIIe siècle, sont visibles dans la chapelle. Le château a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1999 pour la chapelle romane et ses fresques, pour plusieurs pièces intérieures — notamment la galerie des chevaliers (vitraux), la salle à manger (chapiteaux), le grand salon (voûtes reposant sur culots sculptés, chimères et têtes humaines), la bibliothèque (papier peint panoramique illustrant l'histoire de « Roland furieux »), la chambre gothique (sculptures des vertus cardinales) et la chambre de style troubadour (sculptures d'animaux chimériques) — ainsi que pour l'enceinte extérieure et les jardins en terrasses reliés au château par une passerelle.