Origine et histoire du Donjon
Le donjon de Niort, également appelé château de Niort, est un imposant donjon double situé au bord de la Sèvre Niortaise, dans la commune de Niort (Deux-Sèvres). L'existence d'un castrum sur ce site est attestée depuis le milieu du Xe siècle, et l'enceinte subit un incendie en 1104. La construction du donjon, attribuée à Henri II Plantagenêt ou à son fils Richard, remonte à la fin du XIIe siècle. Il avait pour vocation essentielle la protection du port, comme l'indiquent l'orientation des archères vers la ville et l'ouverture des fenêtres en sens inverse. Le donjon se trouvait au centre d'une grande enceinte, relié par deux courtines qui délimitaient une zone carrée flanquée de tours d'angle et d'un châtelet ; cette enceinte est datée de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. À l'origine, les deux tours, distantes de seize mètres et couronnées d'une terrasse crénelée, encadraient une cour intérieure pavée reliée par des courtines. Ce n'est qu'au XVe siècle qu'un corps de bâtiment central fut élevé entre les tours. La forteresse formait une véritable cité comprenant habitations, jardins et une place d'armes sur laquelle s'élevait la collégiale Saint-Gaudens, détruite pendant les guerres de religion. Le donjon a ensuite été utilisé comme prison au XVIIIe siècle. La tour nord s'effondra partiellement en 1749 et fut reconstruite en 1750, avec des aménagements ; elle reste toutefois moins haute que la tour sud. La ville de Niort acheta le monument en 1791 et des travaux de restauration débutèrent en 1820. Au XIXe siècle le donjon abrita les archives départementales, puis devint en 1896 un musée d'ethnographie régionale consacré au costume poitevin. Depuis 2002, il est géré par la communauté d'agglomération du Niortais. La tour sud mesure vingt-huit mètres de hauteur ; la tour nord vingt-trois mètres. Le plan des tours est similaire : chacune possède à ses angles une tour cylindrique pleine et un contrefort médian qui consolide les murs. La courtine qui les relie a été surélevée pour recevoir des salles aux étages. La tour sud illustre l'architecture militaire de l'époque par ses murs épais, ses contreforts, ses ouvertures réduites et des mâchicoulis sur arcs sur les faces nord-est et sud-ouest, assurant la défense du pied de l'ouvrage depuis le chemin de ronde. La terrasse du donjon offre une vue sur la ville ancienne au sud-est et sur la Sèvre au nord-ouest ; depuis le toit on aperçoit vers le sud la mairie et l'église Notre-Dame, et vers le nord-est la Sèvre Niortaise, les halles et l'église Saint-André. Le donjon a été classé au titre des monuments historiques dès la première liste de 1840 et, en 2014, la protection a été étendue aux vestiges du château ainsi qu'au sol des parcelles sur lesquelles ils se situent.