Origine et histoire du Château de Novel
Le manoir de Novel, ancien château, est une maison forte du XIIe siècle située à Annecy, en Haute-Savoie, au pied de la colline d'Annecy-le-Vieux, dans le quartier moderne de Novel, au milieu de la plaine. Les façades et la toiture font l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 31 octobre 1975. Le site a probablement été occupé par une villa gallo-romaine et le toponyme Novel désigne une « terre récemment défrichée ». Au XIIe siècle, il appartient aux comtes de Genève qui y résident lors de leurs passages dans le bassin annécien avant de s'installer au château d'Annecy en 1219. En 1174, un accord y est signé entre le comte Amédée Ier de Genève et l'abbé de Saint-Maurice d'Agaune sous l'arbitrage de l'évêque de Belley, saint Anthelme de Chignin, et en 1195 Guillaume Ier de Genève y décède. Le château apparaît encore en 1205 sous la forme Novellas, apud Nansicum, dans des lettres de protection du comte de Genève envers le prieuré de Chamonix. À partir du XIVe siècle, la famille qui en a l'inféodation prend le nom de Novel; aux XVe et XVIe siècles il passe aux familles de Renguis puis de Chenex, puis, par mariage en 1512, à la famille de Sales, dont le père de saint François de Sales porte le titre de seigneur de Novel. En 1556, il appartient à Amédée Viollon; au début du XVIIe siècle, les cinq filles de Michel Viollon de Novel entrent à la Visitation et apportent en dot le manoir. Les visitandines conservent le domaine jusqu'à la Révolution et en font le cœur d'une exploitation agricole; confisqué puis vendu comme bien national, il reste affecté à l'agriculture jusque dans les années 1960. La commune d'Annecy rachète le manoir à la famille Gay en 1972 et en engage la restauration. Le bâtiment actuel présente un plan quadrangulaire principalement daté du XVe siècle et une tour ronde à l'angle sud-ouest; il était autrefois entouré d'un mur d'enceinte et d'un fossé franchi par un pont-levis. Un état des lieux de 1612 signale le pont-levis en fort mauvais état; au XIXe siècle, la tour du pigeonnier est reliée à la maison forte par un corps de bâtiment, lui donnant son aspect actuel. La ferme qui jouxtait le pigeonnier a été remplacée par une remise et, dans la cour, un grand bâtiment agricole a été élevé en l'an XI de la République (1803). Un document mentionne également le colombier en mauvais état et réclame sa réparation et son ravalement.