Château de Rapetour à Theizé dans le Rhône

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Maison forte

Château de Rapetour

  • Rapetour
  • 69620 Theizé
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Château de Rapetour
Crédit photo : PHILDIC - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Partie du château située sur la parcelle E 199 : classement par arrêté du 6 juillet 1989 ; Partie du château située sur la parcelle E 200 : classement par décret du 25 juillet 1989

Origine et histoire du Château de Rapetour

Le château de Rapetour, parfois orthographié Raptour, est une maison forte du XIIIe siècle qui se dresse à l'entrée du village de Theizé, en Beaujolais (Rhône), à l'ouest-sud-ouest du bourg. Rapetour était l'un des trois fiefs de Theizé ; au XIIIe siècle les chevaliers de Viego y font édifier le donjon sur un fief remis par les Beaujeu. En l'absence d'héritier mâle, Henri de Viego lègue le château à Jean de Varennes en 1422, et la seigneurie restera ensuite entre les mains de la maison de Varennes pendant plusieurs générations. Au début du XVIe siècle, Pierre de Varennes fait construire dans la cour intérieure une galerie « à l'italienne », ornée de blasons et de motifs sculptés, et laisse dans l'édifice de nombreux symboles alchimiques. Au XVIIe siècle Claude Brossette, homme de lettres et fondateur de l'Académie des beaux-arts et belles lettres de Lyon, rachète le domaine ; attiré par sa symbolique alchimique, il utilise Rapetour comme lieu d'étude tout en résidant à Beauvallon. Transformé au XIXe siècle en exploitation agricole et morcelé entre plusieurs propriétaires, le domaine appartient notamment aux familles Danguin et Reilleux. À partir des années 1970, Madame Chiarinelli de Tarare se passionne pour Rapetour et obtient son classement en 1989, créant l'association « Les Amis de Rapetour ». Reprenant ce travail, la famille Gaucherand réalise pendant dix-sept ans la restauration et la réhabilitation de la majeure partie de l'édifice : consolidation du gros œuvre et de la toiture, fouilles et découverte d'anciens escaliers, défrichage et embellissement des jardins, transformation d'une partie du bâtiment en habitation et restauration progressive de la chapelle, d'un des escaliers à vis et des balcons de la cour intérieure grâce à des chantiers de jeunes bénévoles. Le domaine ouvre ses portes lors des Journées du patrimoine, attirant un public nombreux ; Maud Roy a consacré en 1999 un mémoire au château et Isabelle Gaucherand a reçu en 2008 un prix local pour la valorisation du patrimoine. Vendu par les Gaucherand en 2008, Rapetour retrouve ensuite un écrin paysager plus vaste par le rachat de plus de vingt-cinq hectares et un important travail de mise en valeur des extérieurs : plantations de buis, création de clos, défrichage du vallon et aménagement d'un jardin de simples. Le domaine redevient une exploitation viticole en partenariat avec la SAFER et produit à nouveau un vin rouge et un vin blanc commercialisés sous l'appellation « Château Rapetour ». Des recherches ont été menées sur l'importante symbolique alchimique sculptée ou peinte du château, révélant un aspect ésotérique longtemps oublié. Sur le plan architectural, le logis est quadrangulaire, flanqué à l'angle nord-est d'une tour ronde du XVIe siècle et à l'angle nord-ouest d'une tour quadrangulaire du XIVe siècle ; les parties les plus anciennes conservent bretèches, mâchicoulis, chemin de ronde, archères, arbalétrières, meurtrières et une échauguette. À l'intérieur, la famille de Viego a fait construire au XIIIe siècle une aula, une chapelle et une camera seigneuriale ; la cour intérieure présente sur trois niveaux la galerie à l'italienne reposant sur des voûtes en anse de panier et desservie par deux tourelles d'escalier à vis, conférant à Rapetour des accents proches des castelli toscans. Les armoiries des familles qui se sont succédé figurent encore dans l'ornementation : Viego d'hermine à trois chevrons de sable, Varennes losangé d'argent et d'azur, Brossette d'azur au caducée d'or surmonté d'un soleil. La devise « Non est mortale quod opto » (« je choisis ce qui n'est pas mortel ») apparaît au XVIe siècle dans la branche des Varennes-Rapetour et provient des Métamorphoses d'Ovide ; elle aurait été probablement choisie par Pierre de Varennes. Le château, qui nécessite encore des travaux — environ quarante pour cent seulement ayant été restaurés et l'un des deux escaliers à vis restant inutilisable — est classé monument historique et ouvert à la visite.

Liens externes