Château de Rustéphan à Pont-Aven dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Manoir

Château de Rustéphan

  • 1155 Rustephan
  • 29930 Pont-Aven
Château de Rustéphan
Château de Rustéphan
Château de Rustéphan
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Château de Rustéphan
Château de Rustéphan
Château de Rustéphan
Château de Rustéphan
Crédit photo : Eugène Lefèvre-Pontalis (1862–1923) Autres noms No - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Château de Rustéphan, à Nizon (cad. C 279) ) : inscription par arrêté du 10 mai 1926

Origine et histoire du Château de Rustéphan

Le château de Rustéphan est un ancien manoir en ruine des XVe-XVIe siècles, situé dans l'ancienne commune de Nizon, près de Pont-Aven (Finistère). La tradition attribue l'origine du site à Étienne, comte de Penthièvre, au XIIe siècle, et le toponyme Rustéphan signifie « château d'Étienne » en breton. On relève qu'en 1250 le château appartenait à Blanche de Castille et certains historiens y voient un ancien pavillon de chasse des ducs de Bretagne, en raison de sa situation à l'entrée d'un grand bois. Les vestiges actuels correspondent à une reconstruction réalisée vers 1480 par Jean du Fou, chambellan de Louis XI et grand échanson de France. Jean II du Fou, mort en 1492, laissa le domaine à sa famille ; sa fille Renée du Fou épousa Louis III de Rohan-Guémené par contrat le 9 août 1492, et les Rohan possédaient encore Rustéphan en 1536. Au début du XVIIe siècle le manoir fut vendu à Charles de Guer, baron de Pontcallec, puis il passa aux familles La Pierre et Euzenou de Kersalaun. Décrit comme en ruine par Jacques Cambry vers 1794, le château fut vendu comme bien national le 8 juillet 1798 à deux paysans qui démolirent l'arrière-façade et réutilisèrent les pierres pour des bâtiments agricoles. Les démolitions se poursuivirent de 1832 à 1864 et une nouvelle brèche fut pratiquée en 1887 ; malgré l'intervention du Conseil général et de la Société archéologique du Finistère, la façade du manoir s'écroula sous les outils des maçons. De l'ancien édifice subsistent deux massifs ruinés d'environ vingt mètres de hauteur, envahis par la végétation. La section gauche correspond au mur pignon et porte une tourelle d'angle en cul-de-lampe, de grandes cheminées et quelques fenêtres à croisillons ; la section droite est formée par une imposante tour d'escalier et des restes de murs intérieurs. La porte principale est en plein cintre et surmontée d'ornements gothiques ; les combles et les planchers ont totalement disparu et l'ancien mur de façade s'est effondré à la fin du XIXe siècle. On suppose que le bâtiment originel était un corps de logis rectangulaire d'environ 34 mètres de longueur avec des tourelles aux angles et une grande tour d'escalier centrale ; les fenêtres étaient carrées avec des meneaux de granite disposés en croix. L'ensemble était bâti en pierre de taille, les murs dépassaient un mètre d'épaisseur ; la cimentation des tourelles était remarquablement dure, contrastant avec un mortier de moindre résistance pour le reste de la construction. Les descriptions de Jacques Cambry, d'Édouard-Henri Girardet et de Dorothy Menpès soulignent la solidité apparente des maçonneries, la qualité des marches d'escalier en granite et le caractère pittoresque des ruines envahies par le lierre et la végétation. La mémoire populaire rattache au lieu la légende de Geneviève du Faou et de Yannick Le Flécher : au XVIe siècle une fille du seigneur de Rustéphan, Geneviève, aurait aimé un roturier nommé Yannick, et la désapprobation du seigneur aurait contraint ce dernier à devenir prêtre, entraînant la mort de la jeune femme de chagrin. Selon la tradition, l'âme de Geneviève, vêtue d'une robe verte, et la ronde d'un vieux prêtre continueraient de hanter les ruines ; cette histoire a donné lieu à une gwerz, Jenofeva Rustefan, rapportée par Théodore Hersart de La Villemarqué. Félix Benoist a confirmé et résumé ces traditions, évoquant la vision nocturne d'un prêtre et l'apparition d'une jeune fille en robe verte dans la grande salle. Le manoir, classé bien national en 1794 et transformé en carrière de pierres, a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 10 mai 1926 ; l'accès est aujourd'hui interdit au public en raison du risque d'éboulement.

Liens externes