Origine et histoire du Château de Salignac
Le château de Salignac, ancien château fort des Salignac, se situe à Salignac‑Eyvigues, en Dordogne. Le site est mentionné autour de l'an 980 et des constructions en pierre apparaissent au XIe siècle, notamment deux tours carrées d'environ huit mètres de côté, des éléments de muraille entourant la motte et divers bâtiments d'habitation et d'exploitation. En 1251, il est attesté sous la forme castrum de Salenhac dans le testament de Raymond II, vicomte de Turenne. La famille de Salignac apparaît à la fin du Xe siècle avec Geoffroi et pourrait être une branche cadette des vicomtes de Turenne de la famille de Comborn. Bertrand de Salignac n'ayant eu que des filles, la seigneurie passa par mariage en 1545 à la famille de Gontaut, qui fonda la branche des Gontaut‑Salagnac; le château passa ensuite aux Montmège, aux Noailles, puis fut racheté en 1912 par la famille Salignac‑Fénelon. Bâti sur un éperon rocheux, il comporte une première enceinte polygonale formée d'une muraille soutenue par quelques contreforts et dotée au XVIe siècle d'échauguettes aux angles. À l'avant‑est, un escalier descend vers une poterne défendue par deux meurtrières superposées. En retrait de ce premier rempart, une seconde muraille protégeait le château primitif auquel on accédait par un châtelet d'entrée. Le château primitif comprenait un donjon carré au sud et des bâtiments dont ne subsistent que les bases des murs. Au XVIe siècle, ce dispositif primitif fut remplacé par un second château composé d'un corps de logis rectangulaire terminé par une grosse tour carrée et pourvu de tours rondes aux angles nord‑est et sud‑est. Au sud‑est, un bâtiment en retour renferme les chapelles : celle du rez‑de‑chaussée remonte au XIIe siècle et la seconde, à l'étage, dut être rebâtie plus tard. Pendant la guerre de Cent Ans, le château fut tour à tour occupé et détruit par les Anglais et les Français; il sortit suffisamment ruiné pour être reconstruit au XVe siècle lors d'une importante campagne menée par Antoine de Salignac. L'édifice participa ensuite aux guerres de Religion. Rattachée au diocèse de Cahors, la châtellenie de Salignac comprenait plusieurs paroisses, parmi lesquelles Borèze, Carlucet, Eybènes, Paulin, Saint‑Crépin, Salignac et Toulgou, ainsi que des parts d'Archignac, Millac, Saint‑Bonnet et Saint‑Geniez. De la période médiévale subsistent notamment deux tours carrées, quelques portions de muraille et les ruines de certains bâtiments. Les façades et toitures des bâtiments, les remparts et le sol ont été inscrits au titre des monuments historiques le 23 mai 1969. Tombé en grande partie en ruine par manque d'entretien, le château et son grand logis ont toutefois été aménagés au XXe siècle pour le confort moderne. Racheté en 2006 par la famille Starckmann, il fait l'objet d'une restauration visant à lui rendre son aspect du XVe siècle; des travaux, soutenus par des chantiers participatifs, ont permis de refaire la charpente et la toiture de lauze, de sécuriser et réaménager l'intérieur. Des fouilles dans l'enceinte remblayée et des recherches d'archives ont apporté des informations précieuses sur l'organisation du bâti et orienté les restaurations. Le château a été ouvert à la visite en 2021 avec quatre pièces restaurées; en 2025 la visite comprend quatorze salles.
