Château de Soult-Berg à Saint-Amans-Soult dans le Tarn

Patrimoine classé Maison des hommes et des femmes célèbres Demeure seigneuriale Château de style Empire et Directoire

Château de Soult-Berg

  • Le Bourg
  • 81240 Saint-Amans-Soult
Château de Soult-Berg
Château de Soult-Berg
Crédit photo : Maison-saint-joseph - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Parc du château (cad. B 791 à 811, 815 à 826, 828 à 833, 836 à 840, 842, 843, 848, 849, 1150, 1152, 1154, 1156, 1158, 1160, 1162, 1164) : inscription par arrêté du 30 mai 1995. Château (cad. B 826) : classement par arrêté du 6 novembre 1995

Origine et histoire du Château de Soult-Berg

Le château de Soult-Berg se situe à Saint-Amans-Soult, dans le Tarn ; son nom associe celui du maréchal Soult à celui de son épouse, Louise Berg, et un quartier de la commune porte le nom de « Mas Berg ». Construit pour le maréchal et sa femme, le château a été édifié à la suite du retour de Soult d’exil en Allemagne ; les dates de construction restent discutées : certaines sources indiquent 1829‑1835, d’autres évoquent 1827‑1829, et d’autres précisent l’intervention d’un régiment du génie pendant que Soult était ministre de la Guerre. Le maréchal, duc de Dalmatie et Pair de France, avait prévu d’y prendre sa retraite et commença à acquérir, probablement dès 1819, les terres qui allaient former son domaine. Il fit bâtir trois fermes proches — aux Garrigues, aux Gassiès et la ferme dite de Payrin — et possédait au total dix fermes ; le domaine atteignait 516 hectares au début des années 1850. Le cadastre de 1837 mentionne aussi un moulin à foulon et une briqueterie au Mas‑Berg, aujourd’hui disparus. Soult se retira définitivement de la vie politique en 1847 et occupa le château jusqu’à sa mort en 1851 ; sa descendance, la famille Reille‑Soult, continua d’habiter le domaine et de le faire vivre, marquant la vie politique locale et organisant des fêtes publiques dans le parc à chaque élection d’un membre de la famille. Lors de la Seconde Guerre mondiale, des résistants se réunissaient parfois dans le château vide. Le château a été inscrit puis classé au titre des monuments historiques : inscription initiale le 27 juin 1983, classement le 6 novembre 1995, tandis que le parc a été inscrit le 30 mai 1995. Sur le plan architectural, l’édifice est de composition régulière, de plan rectangulaire et agrémenté de deux légers avant‑corps aux façades nord et sud ; on cite parfois deux architectes pour les travaux, Renié — architecte parisien ayant travaillé pour le maréchal — et Perchain, dont on sait peu de choses. La construction repose sur un soubassement correspondant à un faux sous‑sol abritant cuisines et caves ; au‑dessus, le rez‑de‑chaussée, organisé autour d’un vestibule à colonnes, conserve en l’état la bibliothèque, le bureau, les chambres du maréchal et de son épouse, le petit et le grand salon, ainsi que la salle à manger, avec leurs décors et leur mobilier d’époque, notamment gypseries et papiers peints. Au premier étage a été aménagé un petit théâtre, probablement sous la propriété de René Reille‑Soult vers 1864, qui présente de nombreuses analogies avec le petit théâtre Napoléon III de Fontainebleau et porte le monogramme R‑S ; le niveau comporte également une chapelle et une dizaine de chambres. Le parc paysager, réalisé à la demande du maréchal et auquel il aurait participé, a été planté entre 1828 et 1845 ; d’une surface d’environ quarante hectares, il est aménagé à l’anglaise et compte près de deux cents essences, parfois rares — sapin d’eau, tulipier de Virginie, chêne rouge d’Amérique — certaines provenant du Jardin des Plantes de Paris. Le parc avait pour objectif de reconstituer, en plan, un champ de bataille du Premier Empire, en hommage aux campagnes auxquelles le maréchal avait participé.

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