Origine et histoire du Château de Toulongergues
Le château (ancien prieuré) de Toulongergues est situé à Villeneuve, dans le département de l'Aveyron. Le site conserve une nécropole du haut Moyen Âge. Le logis a probablement été construit à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle pour Pons de Cardaillac (P. Hocquellet, 1978). L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1997. Le logis en potence est flanqué d'une grosse tour qui abrite un bel escalier en vis. La construction présente des angles arrondis, caractéristique attribuée au haut Moyen Âge. Les murs, hauts et percés de rares ouvertures, comportent des fenêtres à meneaux. Des cheminées du XVe siècle subsistent à l'intérieur, ainsi qu'une boiserie ornée de stuc, trace d'un remaniement au XVIIIe siècle. À l'origine prieurale, le château était autrefois relié par un passage en hauteur à l'église qui lui fait face. Toulongergues appartenait aux seigneurs de Morlhon, probablement descendants des "Maires du Palais". En 1051, Odil de Morlhon et son épouse Cécile vinrent prier dans l'église de Toulongergues avant de partir en pèlerinage à Jérusalem. En 1281, le prieuré dépendait de l'évêché de Rodez puis, à la suite d'un litige entre l'évêque Raymond de Calmont et l'abbé de Moissac, fut rattaché à l'abbaye de Moissac. À la fin du Moyen Âge, Pons de Cardaillac, prieur mage de la cathédrale de Saint-Pons-de-Thomières et prieur de Villeneuve, fixa sa résidence à Toulongergues et fit ériger le manoir sur les bases d'une maison prieurale du XIIIe siècle. Pons de Cardaillac, "de race noble et militaire", fit sculpter des armes laïques au-dessus de l'entrée percée dans la grosse tour, ce qui souligne le caractère seigneurial et défensif du lieu. Pendant plus d'un siècle, l'édifice constitua le fief dévolu aux cadets d'un puissant lignage chevaleresque. En ruine à la fin du XXe siècle, le château et son pigeonnier (signalé ISMH) sont aujourd'hui restaurés. Ils forment, avec l'église — propriété de la commune — un ensemble harmonieux d'architecture rare et exceptionnelle.