Château de Valençay

Crédit photo : Jean-Christophe BENOIST - Sous licence Creative Commons

Propriété du département ; propriété d'une association ; propriété d'un établissement public ; propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge

Renaissance

Temps modernes

Révolution/Empire

XIXe siècle

Époque contemporaine

1500

1600

1700

1800

1900

2000

1520

Transformations Renaissance

1540

Construction nouvelle résidence

1640-1650

Travaux majeurs

1766

Rénovations néo-classiques

1803

Acquisition par Talleyrand

1808-1811

Aménagements pour l'Espagne

1906

Jardins à la française

Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les parties du parc correspondant aux parcelles E 71, 72, 73, 175, 177:inscription par arrêté du 25 mars 1992 - Les parties suivantes du domaine du château de Valençay, telles qu'elles sont délimitées sur les deux plans annexés à l'arrêté, à savoir:l'ensemble du parc, des jardins, des cours et des sols du domaine figurant au cadastre E 74 à 77, 79, 80, 171 à 174, 176, 220 à 22 lieudit le Château, et AE 19, 22, 82, 84, 85, 88, 91, 92, 105 lieudit le Potager, 60 lieudit la Basse-Cour, avec leurs murs de clôture, portails, grilles et pavillons les accompagnant, murs de soutènement, bassins, escaliers, fossés et ponts;certaines parties du domaine, à savoir les façades et les toitures des bâtiments situés de part et d'autre de l'allée d'accès et de la partie nord de la cour dite « des Ronds »:bâtiments de la ferme et pavillon des gardien, autres bâtiments de la basse-cour à savoir la forge, les bâtiments d'habitation et la construction située en face du théâtre;en totalité:le château, le pavillon dit « de l'horloge » et les écuries dites « espagnoles » y compris les cours, le pédiluve, l'abreuvoir dit « fontaine d'Apollon » et le bâtiment dit « la Vénerie », le théâtre et ses dépendances ainsi que les deux corps de bâtiment des communs à usage de remise et orangerie (de part et d'autre de la partie sud de la cour dite « des Ronds »), la glacière, la maison du potager et le manège hydraulique:classement par arrêté du 8 mars 2011 - Le pavillon de la Garenne et ses dépendances, en totalité, incluant leurs terrains d'assiette, leurs murs de clôture et de soutènement, leurs fossés et leurs grilles et l'ensemble du parc de Chantemerle, y compris ses murs de clôture, ses fossés, ses canaux et ses ponts (cad. D 6 à 8, 314, lieudit La Garenne;E 165, lieudit Chantemerle):inscription par arrêté du 8 août 2013 - Les façades et toitures du pavillon de la Garenne de Chantemerle, ses dépendances, leurs terrains d'assiette et le parc en totalité (cad. D 6, 7, 8, 314 ; E 165) : classement par arrêté du 29 mars 2016

Personnages clés


Louis d'Estampes	Seigneur ayant initié les transformations Renaissance du château.
Jacques d'Estampes	Seigneur ayant fait construire une nouvelle résidence vers 1540.
Dominique d'Estampes	Seigneur responsable des travaux majeurs au XVIIe siècle.
Joseph-Abel Couture	Architecte ayant créé la galerie et mené des rénovations néo-classiques.
Charles-Maurice de Talleyrand	Propriétaire ayant réaménagé le château et accueilli la famille royale d'Espagne.
Jean-Augustin Renard	Architecte ayant mené des restaurations pour Talleyrand.
Édouard André	Paysagiste ayant dessiné les jardins à la française en 1906.

Origine et histoire du Château de Valençay

Le site de Valençay prend ses origines sur une villa gallo-romaine nommée Valens, autour de laquelle des ateliers et bâtiments se sont groupés, puis un important donjon est érigé à la fin du Xe siècle. Le premier seigneur connu, Bertrand, est attesté par une charte datable entre 1026 et 1047, et au début du XIIIe siècle Gauthier, dit seigneur de Valençay, est considéré comme l'auteur du premier château féodal. La terre de Valençay, longtemps morcelée et dans la mouvance des comtes de Blois, passe par alliances aux Chalon-Tonnerre puis, en 1451, à la maison d'Estampes. Sous les d'Estampes, à partir de Louis d'Estampes qui entreprend des transformations dès 1520, le manoir médiéval est progressivement converti en château moderne, travaux poursuivis par ses descendants jusqu'au XVIIe siècle. Vers 1540, Jacques d'Estampes fait raser l'ancien manoir pour édifier une nouvelle résidence dont la façade nord, le pavillon d'entrée et les tours d'angle sont attribuables à des plans de Jehan de l'Espine. De 1640 à 1650, Dominique d'Estampes relance d'importants travaux ; l'aile ouest est doublée, une aile est et une galerie d'arcades ferment la cour, et la demeure reçoit des décors et un grand escalier de marbre ornant une salle richement meublée. La splendeur du château au XVIIe siècle est évoquée par la Grande Mademoiselle dans ses Mémoires. Au XVIIIe siècle, la fortune des d'Estampes décline ; le domaine est vendu en 1747 à Jacques-Louis Chaumont, puis, en 1766, à Philippe-Charles Legendre de Villemorien, qui entreprend des réparations et des remaniements importants. Vers 1766, l'architecte Joseph-Abel Couture crée la galerie rythmée de pilastres colossaux et on procède à la construction de la Tour neuve au sud, à la démolition de certains communs et à des modifications de toiture et d'ouvertures. En 1803 Charles-Maurice de Talleyrand acquiert le domaine, qu'il aménage pour recevoir le corps diplomatique : le château est remeublé au goût du jour, un pavillon de chasse est aménagé et le parc est transformé en jardin à l'anglaise. Talleyrand confie des restaurations et réaménagements à Jean-Augustin Renard et apporte dans le château des meubles et objets personnels, dont un lit dit « de Mme de Staël » et le mobilier de sa chambre parisienne. Entre 1809 et 1811 les écuries sont modifiées et agrandies en rotonde pour les princes d'Espagne en exil ; parallèlement, entre 1808 et 1811, des bâtiments sont transformés pour aménager un théâtre à l'italienne décoré à l'antique destiné à distraire ces princes. De 1808 à décembre 1813, Ferdinand VII et d'autres membres de la famille royale d'Espagne sont retenus à Valençay ; le traité dit de Valençay y est signé dans la nuit du 10 au 11 décembre 1813. Talleyrand revient vivre à Valençay à partir de 1816, exerce des fonctions municipales, relance des ateliers et crée des œuvres sociales : une filature, un établissement scolaire et une maison de charité qu'il dote et entretient. Par son testament il assure la pérennité de ces fondations et fait creuser une grande crypte sous le chœur de la chapelle ; la crypte reçoit dès 1838 plusieurs dépouilles de la famille Talleyrand-Périgord et d'autres membres de la maison. Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, le domaine connaît de nouveaux aménagements et apports décoratifs, notamment des parterres à la française dessinés en 1906 par Édouard André. Des ventes de collections ont lieu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, et des pièces provenant de Valençay circulent ensuite sur le marché et dans diverses collections. Pendant la Seconde Guerre mondiale le château sert de dépôt pour des œuvres du Musée du Louvre, dont la Victoire de Samothrace et la Vénus de Milo, et il échappe de peu aux destructions du 16 août 1944 grâce à des négociations avec les forces allemandes. Après le dernier duc, le patrimoine familial passe à son beau-fils Jean Morel ; en 1979 ce dernier cède le château et son parc immédiat à une association de gestion regroupant des collectivités et établissements locaux. La gestion culturelle a ensuite évolué, avec notamment un musée Talleyrand temporaire dans l'ancienne orangerie, l'accueil d'un musée de l'automobile puis la création du Grand Labyrinthe, et la conservation est aujourd'hui assurée par des structures publiques et associatives. Le plan général du domaine reste de composition Renaissance : le château est précédé au nord d'une cour et d'une avant-cour quasi circulaire, l'entrée monumentale comportant une maison de gardien. La façade extérieure montre les trois ordres classiques superposés sur des pilastres et une galerie d'environ 80 mètres court au premier étage pour desservir les appartements. Les communs néo-classiques de la fin du XVIIIe siècle comprennent la ferme, la basse-cour et la forge ; la vénerie date de la fin du XIXe siècle. Le château compte quelque cent pièces, dont vingt‑cinq appartements de maître, et conserve un mobilier principalement d'époque Empire dans les salles ouvertes au public. Le parc, d'une quarantaine d'hectares et doté d'une glacière, comprend un jardin à la française de 1906 et une partie des terres transformée en parc animalier. En 2016 le domaine a accueilli 89 258 visiteurs ; en 2023 il a reçu environ 75 000 visiteurs. Le parc est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1992, le château et divers éléments du domaine sont classés depuis 2011, et le pavillon dit de la Garenne et ses dépendances ont été inscrits en 2013.

Devenir actuel

La visite du château permet de découvrir une belle collection de peintures, sculptures, de mobilier, mélange de style Empire et du XVIIIème.
Le parc de 53 hectares composé de plusieurs jardins et d'une forêt, invite à la promenade, à pied ou en voiturette électrique, et vous pourrez y observer un groupe de daims, ainsi que des chauves- souris dans une grotte classée au patrimoine naturel Natura 2000.
Le château propose une aire de pique-nique et une librairie-boutique ouverte tous les jours et accessible sans billet. Les chiens sont autorisés dans le parc, tenus en laisse.
Les enfants apprécieront le grand labyrinthe de Napoléon, l'aire de jeux et la mini-ferme.
Dans la galerie d'Estampes, se tient l'exposition dédiée au paysagiste Edouard André, créateur en 1906 du jardin français à l'entrée du domaine.
Des spectacles musicaux et pièces de théâtre sont programmés de mai à septembre.