Origine et histoire du Château de Vandenesse
Le château de Vandenesse, ancienne maison forte du XIVe siècle, se dresse dans la commune de Vandenesse (Nièvre, Bourgogne‑Franche‑Comté) sur la RD 37, dans le fond de la vallée de la Dragne, au bord de l'Aron. Contrairement aux places fortes voisines bâties sur des sommets, sa défense s'appuyait sur des fossés entourés d'eau. Une maison forte est attestée en 1368, propriété de la famille Bocars ; elle passa ensuite à la famille de Nourry puis aux Roger‑de‑Beaufort par alliances. À la fin du XVe siècle, la seigneurie fut achetée par la famille de Chabannes qui transforma la maison forte en un château à plan circulaire pourvu de plusieurs tours. Le domaine passa ensuite, par mariages et successions, aux familles Olivier, Olivier‑DeFiennes‑DuBois, puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, aux Talleyrand‑Périgord, aux Mérode et enfin à la famille de la Roche‑Aymon. Jacques de Chabannes, dit maréchal de La Palice et tombé à Pavie, est l'une des figures liées à la famille qui posséda Vandenesse. Le château fut gravement endommagé à la fin du XVe siècle puis à nouveau pendant les guerres de religion ; en 1570 les troupes de l'amiral de Coligny incendièrent l'église et endommagèrent l'édifice. Lors de la Révolution, le mobilier fut saisi et le château vendu comme bien national ; en l'an IV le côté nord‑ouest fut détruit par son acquéreur Bourbon‑Graviere. À la fin du XVIIe siècle, les courtines furent démolies et remplacées par des corps de logis à hautes fenêtres qui reprirent le tracé de l'enceinte ovale en s'appuyant sur les bases des tours et du donjon. Les vastes communs extérieurs, organisés autour d'une grande cour carrée et accessibles par un porche fortifié, datent également de cette période. Aujourd'hui subsistent le donjon carré du XIVe siècle, encore couronné de mâchicoulis, deux tours rondes, une tour carrée et les corps de logis qui les relient ; la partie nord‑ouest, les douves et le pont‑levis ont disparu. L'enceinte circulaire d'origine est ainsi devenue un hémicycle prolongé par de grands communs, la cour principale étant ouverte depuis les destructions révolutionnaires. L'intérieur a beaucoup souffert pendant la Révolution et lors de l'occupation allemande ; seules deux cheminées monumentales subsistent, l'une du XVe siècle provenant du manoir d'Arcilly et l'autre du XVIe siècle issue du château d'Anizy. Au XIXe siècle, le prince de Chalais, Charles Élie de Talleyrand‑Périgord, fit notamment reconstruire l'église Saint‑Saturnin du village en style néo‑roman. Le château conserve aussi un portrait de Charles Antoine de La Roche Aymon peint par Alexandre Roslin, lié à la famille propriétaire. Le château fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 11 septembre 1998 ; il est visible de l'extérieur mais ne se visite pas.