Origine et histoire du Château de Villiers-le-Sec
Le manoir de Banville‑en‑Villiers, dit manoir de Villiers‑le‑Sec, est une demeure du XVIIe siècle d’origine médiévale située au lieudit « la ferme de l'église », au nord de l'église Saint‑Laurent, sur la commune nouvelle de Creully sur Seulles (ancienne Villiers‑le‑Sec) dans le Calvados. Le fief de Banville en Villiers, principal fief de la commune, et le manoir appartinrent à la famille Boutin du XIVe siècle à 1663. De l’implantation ancienne subsistent notamment le premier colombier et une pièce voûtée du logis, tandis que la partie centrale du logis a été remaniée et reconstruite pour Pierre Boutin, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et seigneur de Banville‑en‑Villiers. Des inscriptions datées figurent au‑dessus des granges — l’une portant la mention « CETTE GRANGE A ETE COMMENCEE LE TROIS. I.E IOUR DE MAY 1621 », l’autre « FAICT COMMENCE LE 15 (?) MARS 1621 » — et les jardins en terrasses semblent remonter à la même époque. Par mariage, le domaine passa en 1663 à François‑Hardouin d'Oilliamson, puis en 1747 à la famille d'Amours; Olivier d'Amours entreprit d'importants travaux de restauration entre le milieu du XVIIIe siècle et 1768, modifiant et allongeant le logis, créant une seconde remise, le portail de la cour d'honneur et le poulailler. Au XIXe siècle la première remise fut transformée en pressoir à cidre et un second colombier fut démoli. Dans la seconde moitié du XXe siècle, un nouveau portail des communs a été percé, le corps des écuries reconstruit et de nombreuses baies ouvertes dans les bâtiments agricoles. Le portail d'entrée, caractéristique de l'architecture du Bessin, évoque un arc de triomphe mêlant éléments classiques et médiévaux ; il présente trois arcades avec deux portes piétonnes encadrant la porte charretière, frontons et panneaux décorés, ainsi qu'une porte arrière aujourd'hui condamnée qui desservait un escalier menant à une échauguette. Le logis seigneurial, de plan rectangulaire, s'éclaire par de hautes fenêtres et se couvre d'ardoises d'où émergent quatre grosses souches de cheminée aux frontons curvilignes ; la porte d'entrée est encadrée de pilastres et surmontée d'une grande fenêtre coiffée d'un fronton triangulaire. Le colombier primitif, en pierre calcaire, présente un rétrécissement à son sommet ouvert sur l'extérieur et est renforcé par des contreforts, dont l'un porte un ange avec des armoiries du XVe siècle en lien probable avec le prieuré Saint‑Gabriel. L'allée d'arbres qui alignait l'axe du porche a disparu au XIXe siècle. De nombreux communs agricoles ceinturent le logis ; plusieurs ont été convertis en habitations au XXe siècle, mais de larges portes charretières subsistent. L'entrée située au nord de l'église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 15 juin 1927, l'ensemble de l'édifice étant partiellement protégé.