Origine et histoire du Château du Castellas
Le Castellas, situé à Saint-Bonnet-de-Salendrinque (Gard), est un château fort médiéval remanié au XVIIe siècle. Des vestiges laissent supposer l’existence d’un castrum primitif d’époque romaine et, plus tard, d’une motte féodale où se dressait une tour, noyau de l’édifice. L’existence du château est attestée par un texte de 1156 ; les soubassements actuels, notamment les courtines et la demi-élévation du donjon, paraissent remonter à cette période. Implanté sur un piton rocheux dominant une boucle de la Salendrinque, il contrôlait les voies entre Saint-Hippolyte-du-Fort et Anduze et assurait la protection des terres environnantes. Au XIIe siècle, le donjon était une tour carrée de trois niveaux, intégrée à une enceinte crénelée pourvue d’un chemin de ronde dont on repère encore les emplacements des poutres. Le château a évolué dans l’orbite de la maison d’Anduze et a successivement appartenu à plusieurs familles seigneuriales jusqu’au XVIe siècle. Les remaniements du début du XVIIe siècle ont transformé la forteresse en demeure d’agrément : surélévation des tours nord et sud (1617 et 1620), percements de belles fenêtres à meneaux, construction de l’escalier du donjon et voûtement du dernier étage. La Révolution marqua un tournant : incendies et ventes comme biens nationaux entraînèrent démolitions, transformation en magnanerie puis en bâtiment agricole, puis abandon et ruines. Racheté en 1973, le château a fait l’objet d’une réhabilitation minutieuse et est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 26 décembre 1980. Le plan actuel forme un quadrilatère autour d’un ancien donjon carré, flanqué de deux tours aux angles nord‑ouest et sud‑ouest, avec deux courtines au nord et à l’est délimitant une cour intérieure accessible par un porche en plein cintre. Le logis du XVIe siècle repose sur des assises médiévales et a été surélevé ; la façade sud‑est présente des baies à croisées coiffées de petits frontons interrompus et ornées d’un décor d’inspiration ionique. L’ancien donjon conserve une porte caractéristique du début du XVIIe siècle, avec piédroits courts, bossages plats, clé pendante taillée en pointe de diamant et un fronton interrompu abritant un cartouche. Les aménagements intérieurs reflètent les différentes phases : salles voûtées (double berceau, ogive, voûte circulaire), une salle des gardes au pavage originel, un four à pain complet séparé d’un four de cuisine par un aiguier, et des voûtes datées des XIe et XIIe siècles. Aujourd’hui, le château présente ses façades, l’entrée, la cour d’honneur, l’escalier du donjon, des échauguettes ornées aux effigies de Jacques de Vignolles et d’Isabeau d’Urcières de Gaudette, ainsi que des pièces restaurées telles que salon, salle à manger, chambre et chapelle.