Origine et histoire
Le château et l'ancien temple protestant se situent à 800 mètres au nord‑ouest de Courtomer, dans l'Orne, au centre‑est du département, approximativement au centre d'un triangle formé par Argentan, L'Aigle et Alençon. Le temple date du XVIIe siècle : certaines sources indiquent 1622 tandis que d'autres le situent au second quart du siècle. Il était destiné à un usage confessionnel permanent et servait également de lieu de sépulture ; après la révocation de l'Édit de Nantes, les Saint‑Simon‑Courtomer se convertirent au catholicisme et le temple fut désaffecté puis transformé en dépendance rurale. Dans son ensemble, il est resté intact depuis son aménagement et constitue l'un des rares temples protestants de l'époque de l'Édit de Nantes parvenus jusqu'à nous. Un château médiéval précédait l'édifice actuel : quadrilatère fermé avec cour intérieure, pavillon d'angle, poterne, pont‑levis et fossés. Ce château féodal appartint notamment à Léonore Le Beauvoisien ; par son mariage avec Artus Simon, la seigneurie entra dans la famille, et Artus Simon obtint, par lettres patentes d'Henri III en date du 25 mars 1585 enregistrées au Parlement de Rouen le 8 mars 1586, le droit d'ajouter la particule Saint à son nom. La demeure féodale, abîmée par les guerres de Religion et devenue peu pratique, fut remplacée à la fin du XVIIIe siècle par le château actuel, bâti par Jean‑Baptiste‑Benoît de Blinne ; selon les sources, sa construction est attribuée au troisième quart du XVIIIe siècle ou datée plus précisément entre 1787 et 1789. L'édifice, de plan rectangulaire, se termine par deux pavillons latéraux légèrement en saillie et conserve les caves de l'ancien château médiéval. L'intérieur fut décoré au début du XIXe siècle après une interruption due à la Révolution ; les boiseries et les stucs des salons reflètent les principes artistiques en vigueur à cette époque. Construit dans un style classique, le château reprend les plans de l'Hôtel de la Monnaie de Paris. Le château et l'ancien temple, dit « l'habitacle », sont partiellement protégés au titre des monuments historiques : les façades et toitures, ainsi que l'escalier d'honneur avec sa rampe et le parquet de marqueterie du fumoir, ont été inscrits par arrêté du 29 mars 1967, et les façades et toitures de l'ancien temple par arrêté du 11 avril 1973. Longtemps propriété de la famille Saint‑Simon, la propriété fut acquise en 1905 par le comte de Pelet et la vicomtesse de Brimont, puis rachetée en 2005 par la famille Bonner, qui l'emploie aujourd'hui comme lieu de conférences, maison d'hôtes et location.
