Origine et histoire
Le château communal de La Côte-Saint-André, dit « château Louis XI », est un ancien château médiéval du XIIIe siècle, transformé au XIXe siècle en château de plaisance pour une congrégation religieuse. Il se dresse sur une hauteur au cœur de la commune de La Côte-Saint-André (Isère, Auvergne-Rhône-Alpes) et domine le bourg central. Certains éléments, notamment l'ensemble et les décors intérieurs, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 21 mars 1983.
On accède au château à pied par un grand escalier partant à proximité de la halle médiévale ; une voie routière permet également d'y accéder depuis les quartiers anciens est et ouest. Le site est desservi par le réseau interurbain Transisère et la ligne d'autocar 7350 relie la commune à l'aéroport de Grenoble-Isère, situé à moins de 5 km. La gare la plus proche est la halte ferroviaire du Grand-Lemps, à environ 10 km, desservie par les trains TER Auvergne-Rhône-Alpes en provenance de Lyon-Perrache.
La construction du château remonte au XIIIe siècle, engagée à partir de 1273 sur décision de Philippe Ier de Savoie pour protéger la paroisse alors dépendante de la maison de Savoie. Au XIVe siècle, après le rattachement de la ville au Dauphiné, le château devint un lieu de réunions officielles, accueillant notamment les États du Dauphiné. En 1518 il fut saccagé par des mercenaires au retour des guerres d'Italie et il tomba en ruine à la suite des combats liés aux guerres de religion. En 1869, les frères maristes achetèrent le château et surélevèrent d'un étage le corps central, puis la commune en fit l'acquisition en 1906. Avant la Seconde Guerre mondiale, l'édifice a accueilli une école publique. Dans les années 1970, la commune entreprit des travaux importants sur la toiture et la charpente, réalisa un chaînage en béton armé à l'aplomb des murs porteurs et procéda à l'étanchéité du belvédère.
L'ensemble, fortement remanié au XIXe siècle, se présente comme un grand bâtiment flanqué au nord d'une annexe, ancienne écurie. La cour intérieure accueille un imposant dôme requalifié en auditorium, utilisé pour protéger musiciens et public lors du festival Berlioz. La façade principale, accessible par le grand escalier depuis la halle médiévale, est austère et rectangulaire ; elle comporte trois niveaux et une toiture percée de fenêtres à bossage. L'édifice actuel date en grande partie du début du XVIIe siècle et comprend une grande salle dite « Louis XI » avec une cheminée monumentale, des plafonds à la française et un escalier d'honneur doté d'une rampe à balustres. Selon l'office de tourisme, un projet de réhabilitation en pôle culturel est envisagé pour y accueillir la bibliothèque et l'école de musique municipales.
Le château accueille ponctuellement des expositions, des manifestations du festival Berlioz et abrite les collections d'un petit musée local. Une grande partie des concerts du festival se tient dans la cour intérieure à la fin du mois d'août ; une installation démontable près de la façade arrière permet d'accueillir 1 400 personnes à l'abri des intempéries, et un parking de capacité limitée se trouve face aux bâtiments annexes. Le musée privé « Paradis du Chocolat », installé dans un bâtiment jouxtant l'édifice principal, est né d'un projet du chocolatier Pierre Jouvenal lancé en 1985 ; il a ouvert en 1994, a reçu en moyenne 15 000 visiteurs par an et a fermé en juin 2019 après 25 ans d'activité.
Le peintre Johan Barthold Jongkind, installé à La Côte-Saint-André en 1878, a réalisé parmi ses aquarelles une vue de la cité dauphinoise et de son château.