Origine et histoire de la Chocolaterie
La chocolaterie, au rez-de-chaussée d'un immeuble du XIXe siècle, présente un décor peint de style Louis XVI daté du 9 avril 1915 et signé Gaston Pennetier et M. P. Rousseau, qui s'insère dans un ensemble richement orné. L'inspiration reprend le goût de ce début de siècle pour les thèmes antiquisants, parfois réinterprétés à la manière de l'Empire ou du Louis XVI pour le mobilier ; pour la peinture, ce classicisme côtoie déjà l'émergence de l'Art déco. La devanture, autrefois plaquée de marbre, est aujourd'hui en bois verni, avec des montants cannelés et quelques moulures sur le linteau et le soubassement. L'intérieur est entièrement habillé de boiseries peintes couleur ivoire, dont les moulures sont rehaussées d'or, et organisées sur trois niveaux. Au bas se trouve un buffet continu en saillie pouvant servir de présentoir ; au-dessus, une succession de niches vitrines à étagères, délimitées par des colonnettes qui étaient à l'origine fermées par des portes vitrées à deux carreaux et qui se prolongent jusqu'à la corniche soutenue par des chapiteaux ioniques. Le troisième niveau offre le décor le plus élaboré : des toiles peintes tendues entre moulures dorées représentent, sur fond bleu, des scènes à l'antique — rites bachiques, Apollon à la lyre, danses de muses — alternant avec des trophées d'instruments de musique, des compositions florales et des vases d'où jaillissent des rinceaux. Aux quatre angles du plafond, de grands médaillons bleus figurent des figures féminines coiffées et drapées à l'antique, portant des guirlandes de fleurs, et sont surmontés de rubans noués ainsi que de motifs végétaux et floraux. L'essentiel du plafond est formé par une grande toile encadrée d'un bandeau mouluré qui évoque un ciel nuageux bordé, en trompe-l'œil, d'une balustrade en fer forgé ornée de rinceaux et de motifs en grecques, mêlée à des rosiers fleuris et de petits oiseaux.
