Période
XIXe siècle, 1er quart XXe siècle
Patrimoine classé
Les monuments funéraires édifiés avant 1900 dans la partie romantique du cimetière concernant les divisions suivantes : 1 à 58 incluse ; 65 à 71 incluse ; 91 (cad. CP ; CR) : inscription par arrêté du 21 mars 1983 - Le portail d'entrée ; la chapelle ; le mur des Fédérés ; le monument aux morts de Bartholomé ; le monument d'Héloïse et Abélard (7ème division, numéro 90 PA-1817) ; le monument de Molière et La Fontaine (25ème division, numéro 25 PAS-1817) ; le monument de Montanier dit Dellile (11ème division, numéro 227 PA-1813) ; le monument de Landry dit tombe du Dragon (29ème division, numéro 34 P-1808) (cad. CP ; CR) : classement par arrêté du 14 novembre 1983 - Tombe Cartellier-Heim, dans la 53ème division : classement par arrêté du 25 janvier 1990 - Colombarium et crematorium (cad. 20 : 03 CP 1) : inscription par arrêté du 17 janvier 1995 - Monument funéraire d'Oscar Wilde, concession à perpétuité numéro 55 PA 1909, 89ème division : classement par arrêté du 10 mars 1995 - Tombe de Georges Guët (concession à perpétuité, numéro 431905, 19ème division) : classement par arrêté du 18 septembre 1995 - La tombe de Frédéric Chopin, concession n° 553 PA 1849, 11e division (cad. 20-03 CR 1) : classement par arrêté du 1er avril 2008
Origine et histoire du Cimetière
Le cimetière de l'Est, dit cimetière du Père-Lachaise, a été conçu par l'architecte Alexandre-Théodore Brongniart en 1804. Un ensemble associant colombarium et crématorium, réalisé par Camille-Jean Formigé à partir de 1886, comprend une chapelle inspirée de l'architecture byzantine et surmontée d'une coupole recouverte de grès signé Alexandre Bigot. Plusieurs tombes du cimetière bénéficient d'une protection pour leur intérêt sculptural ou architectural, ou en raison de la célébrité de leurs occupants. Parmi les réalisations du XXe siècle figure la tombe de Georges Guët, architecte en chef des monuments historiques et élève d'Anatole de Baudot, construite en béton armé et brique de grès flammé pour servir de sépulture familiale ; les cariatides en ciment encadrant son entrée sont dues à Max Braemer. Le monument funéraire d'Oscar Wilde, sculpté entre 1911 et 1914 par Jacob Epstein et financé par Helen Carew, reprend l'allure d'un taureau ailé assyrien conservé au British Museum.
La chapelle du Père-Lachaise, également appelée chapelle de l'Est, se situe à l'intérieur du cimetière, dans le 20e arrondissement de Paris ; édifice catholique, elle n'est ouverte au public qu'à l'occasion de la Toussaint et du jour de commémoration des fidèles défunts. Implantée au sommet dit « Mont-Louis » et tournée vers l'Orient, la chapelle occupe le centre du site et se trouve sur l'axe formé par la porte d'entrée principale, l'avenue centrale et le monument aux morts de Bartholomé ; le monument élevé pour Adolphe Thiers jouxte également l'édifice. Selon les plans de Brongniart, une pyramide monumentale avait d'abord été envisagée à l'emplacement de la maison du Père La Chaise pour les cérémonies des cultes chrétiens, projet finalement abandonné au profit d'une chapelle financée par la ville et un legs.
En 1818, la veuve du docteur Bosquillon, Marie Naudin, légua 40 000 francs pour l'édification de la chapelle, qui fut construite par l'architecte Étienne-Hippolyte Godde, également auteur de la porte d'entrée du cimetière ; après plusieurs propositions entre 1818 et 1820, la version retenue fut adoptée en juillet 1820, la maison du Père La Chaise fut démolie et ses matériaux réutilisés. Achevée en 1823 et consacrée en 1834, la chapelle dépendait initialement de l'église Saint-Germain de Charonne et relève aujourd'hui de la paroisse Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours ; elle a été classée aux monuments historiques par arrêté du 14 novembre 1983. Lors du conseil d'administration de l'association Chantiers du Cardinal, en juin 2025, il a été décidé d'apporter un soutien financier de 60 000 euros au réaménagement intérieur de la chapelle et à son mobilier liturgique, pour des travaux estimés à 640 000 euros.
D'aspect austère, la chapelle mesure 19,40 m de long, 10,30 m de large et 12 m de hauteur sous voûte, et n'offre comme ouverture que sa porte. Amédée de Césena la décrivait en 1864 comme un vaste tombeau : aux quatre angles extérieurs, des pilastres d'ordre dorique soutiennent un entablement orné d'un fronton, de modillons et de triglyphes ; à l'extérieur, des cassolettes en fonte reposent sur des socles de pierre de part et d'autre d'un perron de sept marches. L'intérieur comporte un autel en marbre blanc élevé de deux marches, encadré par des candélabres du même marbre sur socles de marbre bleu turquin, et surmonté d'une pietà. La chapelle abrite de nombreux ex-voto, pour la plupart antérieurs à 1914, qui honorent la mémoire de plus d'un millier de défunts, parmi lesquels l'abbé Gaultier, l'amiral Parseval-Deschênes, le général Tascher de la Pagerie, ainsi que des victimes de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris.