Cimetière des Juifs Portugais - Paris 19ème à Paris 19ème dans Paris 19ème

Patrimoine classé Cimetière juif

Cimetière des Juifs Portugais - Paris 19ème

  • 44 Avenue de Flandre
  • 75019 Paris 19e Arrondissement
Cimetière des Juifs Portugais - Paris 19ème
Cimetière des Juifs Portugais - Paris 19ème
Cimetière des Juifs Portugais - Paris 19ème
Cimetière des Juifs Portugais - Paris 19ème
Crédit photo : HaguardDuNord - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

1er quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Cimetière israélite de la Villette : inscription par arrêté du 3 janvier 1966

Origine et histoire du Cimetière

Le cimetière israélite de la Villette, dit aussi cimetière des Juifs portugais de Paris, est un ancien lieu d'inhumation situé 44, avenue de Flandre dans le quartier de la Villette (19e arrondissement). Il a été créé à la fin du XVIIIe siècle par Jacob Rodrigue Pereire, premier instituteur des sourds-muets en France, pour permettre des inhumations décentes aux Juifs portugais de Paris. Avant l'achat du terrain, des enterrements avaient lieu dans le jardin du bâtiment contigu au numéro 46, alors auberge L'Étoile, qui passa en 1773 à un équarrisseur nommé Matard et mêla les corps d'animaux à ceux des défunts ; cet état de fait incita Pereire à acquérir le numéro 44. Pereire acheta le terrain pour 800 livres le 3 mars 1780 ; l'ordonnance du lieutenant de police Lenoir autorisa la création du cimetière le 7 mars 1780 et le premier enterrement eut lieu le 8 mars 1780. Pereire décéda en septembre 1780 et fut inhumé dans ce cimetière ; Édouard Drumont affirme qu'il fut exhumé en 1878, et sa dépouille fut en effet transférée dans le caveau familial au cimetière de Montmartre. Le site devint la propriété du Consistoire israélite de Paris en 1809 et fut fermé le 18 février 1810, lorsque fut ouverte une section israélite au Père-Lachaise. Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 3 janvier 1966 et fut jusqu'en 2015 le seul établissement religieux protégé du 19e arrondissement avant le classement de l'église Saint-Jean-Baptiste de Belleville. Le terrain mesure 35 × 10 mètres, soit 424 mètres carrés selon le cadastre, et contient 28 sépultures. Certaines tombes portent des dates au calendrier républicain plutôt qu'au calendrier hébraïque et plusieurs inscriptions funéraires subsistent. Parmi elles, la tombe de Salomon Perpigan rappelle son rôle dans la fondation d'une école royale gratuite de dessin et sa fonction de syndic des Juifs originaires d'Avignon, et celle de Samuel Fernandès Patto porte une épitaphe exprimant l'idée d'une âme immortelle et d'un attachement à la liberté. Aujourd'hui situé dans la cour d'un immeuble, le cimetière n'est pas accessible au public sans autorisation du Consistoire israélite, qui en est le propriétaire. Le lieu fait partie du patrimoine juif parisien et fait l'objet d'un panneau "Histoire de Paris" sur l'avenue de Flandre. Il est également évoqué dans la culture contemporaine, notamment par Laurent Roth dans son film L'Emmuré de Paris (2021) et par Umberto Eco dans les dernières pages de son roman Le Cimetière de Prague (2011).

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