Origine et histoire
Le cimetière de Pers, situé rue de l'église à Pers (Deux-Sèvres, Nouvelle-Aquitaine), est surtout remarquable pour sa lanterne des morts et ses tombeaux médiévaux. Les divers éléments conservés permettent de situer l'ensemble au minimum au XIe siècle, la lanterne étant datée du XIIe siècle ; la tradition attribue le plus ancien couvercle au haut Moyen Âge et le qualifie parfois de mérovingien. La lanterne des morts est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 22 mars 1889, tandis que les cinq tombeaux sculptés des XIe et XIIe siècles ont été inscrits par le Journal officiel du 18 avril 1914.
La lanterne repose sur une base circulaire à deux marches, elle-même portée par un socle carré de 1,10 m de largeur et 40 cm de hauteur. Le fût, creux et haut d'environ 7 mètres, se compose d'une colonne carrée flanquée de quatre colonnettes aux chapiteaux feuillagés ; la colonne est coiffée d'un cône surmonté d'une croix. Sur une face, une petite porte donne accès à l'intérieur et permet de gravir la lanterne à l'aide d'encoches sculptées servant d'échelle ; au sommet, quatre fenêtres cintrées de 60 cm de hauteur sur 20 cm de large laissent passer la lumière, et un crochet intérieur recevait la lampe.
À proximité de la lanterne se trouvent cinq couvercles de tombeaux en bâtière. Le plus ancien, trapézoïdal, présente sur les rampants quatre lignes de dents de scie croisées, des faces ornées d'un damier d'un côté et d'arcatures de l'autre, une croix pattée inscrite dans un disque à la tête, des cercles et arcatures, et des imbrications aux pieds ; il est vraisemblablement d'époque haut médiévale. Les quatre autres couvercles, en bâtière prismatique et datés du XIe ou XIIe siècle, sont décorés de motifs variés : palmettes (dont cinq larges sur chaque rampant pour l'un et deux palmettes surmontées d'une croix pattée à ses extrémités), volutes creuses en série et rangs d'imbrication accompagnés d'une croix pattée pour un autre, une crête ornée de pointes de diamant en fort relief avec une croix latine à la tête et deux lignes ondées aux pieds pour le troisième, et enfin rampants et extrémités couverts de feuillages palmés pour le dernier.
Des photographies datant de la fin du XIXe siècle représentent la lanterne des morts et plusieurs de ces tombeaux médiévaux.
