Cimetière dit cimetière des Oubliés en Gironde

Cimetière dit cimetière des Oubliés

  • 33410 Cadillac-sur-Garonne
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Cimetière dit  cimetière des Oubliés
Crédit photo : Henry Salomé - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XXe siècle

Patrimoine classé

La totalité du Cimetière des oubliés (situé sur la parcelle 1009, la parcelle 1010) et l'ensemble des façades et toitures de la maison du fossoyeur (située sur la parcelle 1600) conformément au plan annexé à l'arrêté, l'ensemble de ces éléments figurant au cadastre section A : inscription par arrêté du 23 juillet 2021

Origine et histoire

Le cimetière dit des Oubliés, parfois appelé cimetière des fous, se trouve à Cadillac‑sur‑Garonne (Gironde), avenue Joseph‑Caussil, dans le quartier Saint‑Martin ; on y accède par le cimetière communal dont il est séparé par un long mur de clôture. L'asile de Cadillac, dont l'origine remonte au XIe siècle et qui fut transformé en hospice en 1617 par le duc d'Épernon, a progressivement utilisé une parcelle contiguë au cimetière communal, acquise en 1920, pour y enterrer les patients décédés dans ses services. La création de ce espace répondait à la forte mortalité, notamment celle d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale dits « mutilés du cerveau », pour lesquels un carré de 98 tombes identifié et une stèle commémorative existent. Plus de 3 000 personnes sont inhumées dans ce cimetière, mais seules environ 900 croix de fer installées dans les années 1950 sont encore visibles, la plupart des plaques nominatives ayant disparu. Parallèlement, 116 pierres tombales ou stèles avec caveaux en marbre et tombes plus élaborées, dues à l'investissement des familles, ont été conservées. Le cimetière a été acquis par la commune en 1994 et utilisé jusqu'en 2000, et il bénéficie d'une association locale d'amis. Pour protéger le site d'un projet de transformation en parking, son mur de clôture a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêtés des 26 avril 2010 et 14 septembre 2010 ; l'arrêté du 14 septembre 2010 a été abrogé par un arrêté du 23 juillet 2021. Une restauration menée en 2020, respectant l'esprit et la simplicité des lieux, a permis d'ajouter des commémorations : les noms et nationalités de 160 anciens combattants ont été gravés sur un mur en acier Corten et, sur un autre mur du même matériau, ont été inscrits les noms des 3 401 civils inhumés dans la commune depuis 1922, identifiés grâce à des recherches récentes. Ces inscriptions complètent la liste de 903 disparus civils et militaires déjà recensés. Au moins 88 tirailleurs sénégalais y sont inhumés ; on y trouve également des prisonniers de guerre allemands, autrichiens et hongrois. Le cimetière des Oubliés constitue un témoignage rare en France d'un aspect méconnu de la psychiatrie : le sort des patients et des victimes de guerre décédés dans les asiles.

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