Origine et histoire du Cimetière militaire allemand
Le cimetière abrite 8 229 soldats et se distingue par un monument funéraire élevé à la mémoire des combattants des deux camps. Conçu par l'architecte allemand Wilhelm Wandschneider, le monument imite un temple grec et présente une façade à quatre colonnes d'ordre dorique. Sur le mur du fond, une sculpture représentant une épée et une couronne de chêne accompagne l'inscription Requiescant in pace mortui hic pro patria 1914-1918 ainsi que les noms des soldats inhumés. Sur les marches, deux piédestaux supportent des statues en bronze de guerriers, signées Geg Lauchhammer W. Wandschneider fec 1915. Le cimetière militaire allemand de Saint-Quentin se situe à deux kilomètres à l'ouest de la ville, rue de la Chaussée Romaine, le long de la RN 29. Après les combats d'août 1914 et l'installation d'un hôpital militaire par l'état-major allemand, le site fut choisi à l'automne 1914 pour recevoir un cimetière provisoire où furent déposés des corps allemands, français et britanniques. Lors des combats de la fin 1914, des membres de la garde prussienne y furent inhumés ; l'empereur Guillaume II fit alors ériger le monument, inauguré en sa présence le 18 octobre 1915, et déposa une gerbe sur une tombe allemande, une tombe française et une tombe anglaise. La proximité du front et la venue de l'empereur attirèrent des tirs alliés qui endommagèrent le monument. L'offensive allemande de mars 1918 entraîna de lourdes pertes et la majorité des tombes du cimetière date de cette période. Après la guerre, l'état-major français rassembla sur ce lieu les corps de soldats allemands provenant de 98 cimetières voisins, tandis que les dépouilles françaises et britanniques furent transférées dans une nécropole nationale française et un cimetière militaire anglais situés à une centaine de mètres. Entre les deux guerres, des plantations, l'aménagement des allées et des réparations du monument furent réalisés, mais faute de moyens et en raison du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les croix en bois n'ont pas été remplacées par des stèles en pierre. Après la Seconde Guerre mondiale, les travaux reprirent à la suite de l'accord franco-allemand de 1966 sur l'entretien des tombes de guerre ; en 1971, des croix en bronze portant le nom des soldats furent installées. Le cimetière comprend 6 294 tombes individuelles, dont six dépourvues de nom, et 22 tombes marquées par une stèle en raison de la confession juive des défunts ; 1 935 soldats reposent dans une fosse commune, parmi lesquels 434 sont identifiés. Le monument aux morts a été inscrit au titre des monuments historiques en 2000 et la nécropole est entretenue par la Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge. Depuis septembre 2023, le cimetière militaire allemand de Saint-Quentin figure au patrimoine mondial de l'UNESCO.