Cimetières militaires et stèle commémorative à Bonifacio en Corse-du-sud

Patrimoine classé Patrimoine militaire Cimetière militaire Cimetière

Cimetières militaires et stèle commémorative

  • Îles Lavezzi
  • 20169 Bonifacio
Cimetières et pyramide de la Sémillante
Cimetières militaires et stèle commémorative
Cimetières militaires et stèle commémorative
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Cimetières militaires et stèle commémorative
Crédit photo : Telperion - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

Les deux cimetières militaires et la stèle commémorative du naufrage de la Sémillante (cad. Q 33, 34, 39) : classement par arrêté du 8 mars 1983

Origine et histoire des Cimetières et de la pyramide de la Sémillante

La frégate Sémillante quitta Toulon en février 1855, avec 773 hommes à bord, dans le cadre de l’expédition française pour la guerre de Crimée décidée par Napoléon III. Commandée par le capitaine de frégate Jugan, elle transportait son état-major de huit officiers, 293 hommes d’équipage, un détachement de plus de 400 militaires et un important matériel (canons, mortiers, munitions, vivres). Poussée par une violente tempête et contrainte de passer par les bouches de Bonifacio, la frégate heurta un haut-fond rocheux signalé par une bouée et coula dans la nuit du 15 au 16 février 1855 ; il n’y eut aucun survivant. Les premiers cadavres furent ramenés sur les grèves le 18 février et, faute de moyens d’évacuation, cinquante soldats détachés aidèrent à enterrer les victimes sur l’île. Le 20 février, 250 corps avaient été inhumés ; le capitaine Jugan et l’aumônier purent être identifiés. Le lieutenant de vaisseau Jean Baptiste Bourbeau, commandant de l’aviso à vapeur L’Averne, mena l’enquête et les recherches : parti de Livourne le 28 février, il arriva sur place le 1er mars et, d’après ses rapports, contribua à préciser le lieu du naufrage et à retrouver des corps. Dans son rapport du 13 mars 1855, il signala que le corps du capitaine Jugan était à peu près intact et reconnaissable, ce qui témoignait, selon lui, du courage du commandant jusqu’au dernier instant ; il fit inscrire sur sa tombe : « Ci-gît G. Jugan, Capitaine de frégate, Commandant la Sémillante, Naufragée le 15 février 1855, Lavezzi, 5 mars 1855 ». Au total, cinq cent soixante corps reposent dans deux cimetières de l’île Lavezzi, à Acharino à l’ouest et à Furcone à l’est ; d’autres dépouilles n’ont pas été retrouvées. Pour honorer les victimes, le ministère de la Guerre et de la Marine fit ériger une stèle pyramidale sur l’îlot où la Sémillante s’était échouée, et les cimetières portent des plaques invitant à se souvenir et à prier pour les naufragés. La plaque du cimetière de Furcone rappelle la mémoire des officiers et soldats morts dans le naufrage et reprend une liste succincte des noms enterrés en ce lieu. Le naufrage, intervenu peu après une autre tempête qui avait fait couler de nombreux navires en mer Noire, suscita une vive réaction publique et des enquêtes. Le gouvernement confia à l’astronome Urbain Le Verrier une étude sur la possibilité de prévoir une telle tempête ; sa conclusion fut que, grâce aux moyens de transmission de l’époque — télégraphe électrique et réseau de sémaphores — il aurait été possible d’anticiper l’orage et d’empêcher le départ de la Sémillante, travail qui ouvrit la voie aux premiers bulletins météorologiques. Un phare fut construit en 1874 sur le Capu di u Beccu, au sud de l’île Lavezzi. Les restes de la Sémillante, dispersés, sont connus des plongeurs depuis l’expédition de 1952 dirigée par le Dr Henri Chenevée avec l’aval de l’archéologue Fernand Benoit ; la cloche extraite alors fut exposée au centre de plongée fondé par Chenevée avant d’être volée à la fin des années 1970. Divers artefacts, notamment des fusils avec baïonnette, ont été remontés par des plongeurs de Bonifacio malgré les lois de protection des épaves historiques adoptées au milieu des années 1960.

Liens externes