Cinéma La Pagode - Paris 7ème à Paris 7ème dans Paris 7ème

Patrimoine classé Cinéma

Cinéma La Pagode - Paris 7ème

  • 57 Rue de Babylone
  • 75007 Paris 7e Arrondissement
Cinéma La Pagode - Paris 7ème
Cinéma La Pagode - Paris 7ème
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Cinéma La Pagode - Paris 7ème
Crédit photo : Paul Trafford - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Jardin attenant (cad. 07 : 03 BE 25) : inscription par arrêté du 21 février 1983 (abrogé) ; Façades et toitures ; grande salle avec son décor (cad. 07 : 03 BF 46) : classement par décret du 21 août 1990 ; Le jardin avec son sol dans son emprise historique, y compris la clôture et les éléments décoratifs, de l’ancien pavillon de réception, actuel cinéma dit « La Pagode », situé 57 bis rue de Babylone, sur la parcelle n°46, figurant au cadastre section BF : classement par arrêté du 9 avril 2018.

Origine et histoire du Cinéma

Le 23 mars 2021 des dégradations et des vols de panneaux décoratifs muraux et de vitraux ont été signalés. La Pagode est un cinéma Art et Essai de deux salles, situé au 57 bis rue de Babylone, à l'angle de la rue Monsieur, dans le 7e arrondissement de Paris, réputé pour sa salle japonaise et son jardin. La salle est fermée depuis la soirée du 10 novembre 2015 en vue de travaux, avec des réouvertures annoncées à différentes dates (2023 et 2025) selon les sources.

La Pagode fut construite en 1896 par l'architecte Alexandre Marcel, dans un contexte de japonisme. Elle fut offerte par François-Émile Morin, directeur du Bon Marché, à son épouse qui y donna de nombreuses réceptions, dont un dîner inaugural de cent couverts avec l'orchestre de l'Opéra de Paris. Quelques mois après l'inauguration, Mme Morin quitta son mari pour Joseph Plassard et apporta La Pagode en dot. À la mort de Mme Morin en 1917, Plassard se remaria avec Antoinette Mougel; le couple acheta les hôtels particuliers voisins en 1919 et transforma le lieu en salle de fêtes, maintenant les réceptions jusqu'à la fermeture en 1927. Après 1927, le jardin se trouva laissé à l'abandon et l'ambassade de Chine envisagea un temps l'acquisition, mais renonça notamment à cause de peintures murales montrant des scènes de guerre où les Japonais dominent les Chinois.

Réouvert au public en 1931, le lieu devint le seul cinéma du 7e arrondissement et présenta dès ses débuts des films en version originale. Pendant l'Occupation la salle fut fermée et le passage reliant le cinéma aux hôtels particuliers voisins servit aux résistants; la programmation reprit en 1944, marquée notamment par de nombreux films américains. En 1943 l'artiste-photographe Dora Maar connut, selon un récit de Paris Match, une crise à La Pagode qui conduisit à son internement à Sainte-Anne. En 1956 les premières salles Art et Essai parisiennes reçurent un statut officiel; sous la direction d'Yvonne Décaris (1955–1967) La Pagode devint un lieu majeur de cinéphilie, apprécié pour Ingmar Bergman et Sergueï Eisenstein. Jean Cocteau y donna la première du Testament d'Orphée en 1959 et Louis Malle y délocalisa en 1962 la première de Vie privée pour des raisons de sécurité. Dans les années 1960 la programmation soutint la Nouvelle Vague en accueillant François Truffaut, Éric Rohmer et Jacques Rozier.

Louis Malle fit repenser entièrement le lieu et le transforma en 1972 en un complexe moderne de deux salles, dont une en sous-sol; la façade, le petit jardin et un salon de thé furent rénovés, puis les travaux furent réalisés par Luce Eekman et François Debulois en 1973, rappelés par une plaque près de la caisse. Gaumont prit possession des lieux en 1979. En janvier 1978 le GLH-PQ organisa une quinzaine du cinéma homosexuel au cinéma; dix-sept films furent interdits par le ministre de la Culture Michel d'Ornano et, le 27 janvier, un groupe se réclamant de Jeune Nation attaqua des spectateurs, blessant le cinéaste Guy Gilles.

Le jardin fut inscrit au titre des monuments historiques le 21 février 1983, puis la façade, les toitures et la grande salle furent classées le 21 août 1990. La famille Gibault-Plassard vendit l'établissement à Élisabeth Dauchy en 1985; elle refusa de transformer les sous-sols en parking et des projets envisagés sur le site alimentèrent le classement par le ministre Jack Lang. Le cinéma, vétuste, fut fermé par le préfet en 1997 et rouvrit en 2000 avec In the Mood for Love de Wong Kar-wai. À partir de 2010 des tensions opposèrent la propriétaire des murs, Élisabeth Dauchy, et l'exploitant David Henochsberg, qui gérait La Pagode depuis 2000. Le site fut fermé à partir du 10 novembre 2015 pour travaux et des projets annoncés prévoyaient la conservation de la projection de films tout en élargissant les activités culturelles. En 2017 l'homme d'affaires Charles S. Cohen racheta La Pagode, en exprimant l'intention de la rouvrir « d'ici trois ans ».

Le 11 mai 2020 les arbres centenaires du jardin (ginkgo, marronnier, hêtre pleureur et autres grands sujets) furent abattus pour permettre la construction de deux salles en sous-sol, provoquant une vive controverse; un nouveau jardin japonais devait être recréé et le chantier fut critiqué pour des atteintes répétées au site et pour non-respect des mesures de protection. Selon des annonces, le site devait rouvrir courant 2023 avec quatre salles (dont deux en sous-sol) pour un total de 400 places, et le bâtiment voisin du 57 rue de Babylone, propriété de la région Île-de-France, devait accueillir un centre culturel consacré au cinéma français.

Le cinéma comporte deux salles de respectivement 212 et 175 places, équipées de grands écrans (6 × 3 m et 6 × 2,70 m), d'une scène de 4 × 1,5 m, d'un son SR et de projection 35 mm selon les formats scope, 1.85, 1.66 et 1.37. Les équipements incluent un projecteur HD Panasonic DW7000E (6 000 lumens), un lecteur Beta Sony compact player J30, des lecteurs Beta numériques et SP, des lecteurs DVD et Blu-ray, ainsi que la possibilité HDCAM. Le site est desservi par la station de métro Saint-François-Xavier et par les lignes de bus RATP 82, 87 et 92. Parmi les films tournés à La Pagode figurent La Boum 2 (1982) de Claude Pinoteau et le documentaire La Pagode de Babylone (2006) de Caroline Von Gimenez.

Liens externes