Origine et histoire
Le cinéma La Renaissance est un ancien établissement de Pointe-à-Pitre, situé au 5 place de la Victoire en Guadeloupe. Inauguré le 22 mars 1930, il a d'abord accueilli des spectacles vivants et des projections, puis s'est consacré exclusivement au cinéma à partir des années 1970 ; l'exploitation a cessé en 2001. La façade, la toiture et les galeries métalliques sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 9 janvier 2009. Le bâtiment a ensuite été intégré à un projet culturel de renouvellement urbain de la ville. Le processus d'acquisition par la municipalité, validé par la communauté d'agglomération Cap Excellence en juillet 2010, a été confirmé en 2011 malgré l'avis de la direction des finances publiques et finalisé le 22 mars 2012 pour un montant de 450 000 euros. De nombreuses études de réhabilitation et de reconversion y ont été engagées pour un coût total de 700 000 euros, sans qu'une solution pérenne n'ait été retenue. Un important incendie a ravagé l'intérieur du cinéma le 25 janvier 2020 ; le bâtiment, déjà dégradé et étayé, a alors fait l'objet de débats sur sa démolition. Le conseil municipal a voté la démolition le 5 mai 2021 et le bâtiment a été entièrement détruit en 2021 ; la façade doit toutefois être reconstruite à l'identique. En juillet 2022, il ne restait plus rien de l'ancien cinéma. La façade, qui aurait été dessinée par Henri Gabriel, s'inspire du style Renaissance et présente des pilastres doriques encadrant les ouvertures. Le bâtiment, en béton avec une armature en fer et des remplissages en béton, comportait un étage sur un rez-de-chaussée surélevé et se rattachait au courant stylisant et géométrisant des cinémas de l'entre-deux-guerres. Sa façade novatrice réinterprétait des formules de l'architecture classique, telles que pilastres, entablement et symétrie, en les associant à des éléments Art nouveau comme la ferronnerie et les arcs en anse de panier des ouvertures centrales. Avant sa destruction, les anciennes galeries métalliques latérales, qui assuraient circulations, issues de secours et locaux techniques et avaient été obturées par des claustras, laissaient encore apparaître, à l'intérieur, de très belles potences ouvragées supportant le toit en appentis.