Origine et histoire du Cirque d'hiver
Le Cirque d'Hiver, souvent appelé Cirque d'Hiver Bouglione depuis son acquisition par la famille Bouglione en 1934, est une salle de spectacle située 110 rue Amelot dans le 11e arrondissement de Paris. Construit en 1852 par l'architecte Jacques Hittorff, il fut successivement nommé Cirque Napoléon puis Cirque national et est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 10 février 1975. L'autorisation de construire, accordée le 17 décembre 1851 à Louis Dejean grâce au duc de Morny, confia à Hittorff la conception du nouvel édifice. Édifié sur l'emplacement d'un ancien réservoir, le bâtiment présente un plan polygonal à vingt côtés percés de quarante fenêtres, un diamètre de quarante-deux mètres et une charpente en bois sans point d'appui intermédiaire. La salle, initialement conçue pour 5 900 spectateurs et éclairée par vingt-et-un lustres à gaz, affiche aujourd'hui une capacité réduite à 1 650 places en conformité avec les normes de sécurité. Les décors intérieurs et extérieurs furent confiés à des sculpteurs et peintres renommés de l'époque, parmi lesquels James Pradier, Francisque Duret, Astyanax Scaevola Bosio, Nicolas Gosse, Félix-Joseph Barrias et Antoine Laurent Dantan. Les travaux commencèrent le 17 avril 1852, durèrent huit mois et le bâtiment fut inauguré le 11 décembre par le prince Louis‑Napoléon. Dès ses débuts, le Cirque d'Hiver fut surtout voué à l'art équestre, avec des régisseurs comme Franconi et Baucher et, en 1859, les débuts de Jules Léotard, premier artiste du trapèze volant. La direction passa ensuite à Victor Franconi puis à son fils Charles, et la dénomination de l'établissement évolua pour devenir celle de Cirque d'Hiver. À partir de 1861 Jules Pasdeloup y organisa ses Concerts populaires de musique classique avec un orchestre d'environ cent dix exécutants, attirant des foules nombreuses et recueillant les éloges de critiques comme Hector Berlioz ; ces concerts, très suivis la première saison, cessèrent finalement face à des difficultés financières et à la concurrence d'autres sociétés. Au XXe siècle, le Cirque d'Hiver vit l'apparition de l'éclairage électrique, l'installation d'une salle de cinéma Pathé par Serge Sandberg et la reprise temporaire des Concerts populaires sous la direction de Rhené‑Baton ; Firmin Gémier y monta également des pièces de théâtre. En 1923 Gaston Desprez rendit au lieu sa destination circassienne après une restauration qui remplaça les gradins en bois par des structures en béton, renouvela les peintures et modernisa les installations techniques ; les Fratellini en devinrent directeurs artistiques. Les Bouglione achetèrent l'établissement le 28 octobre 1934 ; sous leur direction se produisirent de nombreux artistes de cirque et de variété, tandis que la ménagerie et l'écurie furent ultérieurement transformées en salles de réception. Le Cirque d'Hiver a également accueilli des spectacles narratifs et nautiques, la reprise périodique de pantomimes entre 1931 et 1958, ainsi que des numéros spectaculaires comme le saut en parachute réalisé par Édith Clark depuis la coupole. La salle fut utilisée pour la télévision avec La Piste aux étoiles en 1954 et pour le cinéma, notamment lors du tournage de Trapèze en 1955. Après une interruption, la nouvelle génération Bouglione relança à partir de 1999 une saison hivernale de cirque traditionnel, produisant chaque année un spectacle dont les intitulés ont évolué au fil des saisons jusqu'à Tempo pour 2025‑2026. Outre le cirque et le music‑hall, l'établissement reçoit aussi des meetings politiques et diverses manifestations publiques, comme un meeting de Fabien Roussel le 10 mars 2022 et le dixième anniversaire des Jeunes avec Macron le 5 juillet 2025. Le Cirque d'Hiver est accessible par les stations de métro Filles du Calvaire et Oberkampf.
--paris-3eme.jpg)
