Citadelle de Calais dans le Pas-de-Calais

Patrimoine classé Patrimoine défensif Citadelles Fortification de Vauban

Citadelle de Calais

  • Boulevard de l'Esplanade
  • 62100 Calais
Citadelle de Calais
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Crédit photo : fr:Utilisateur:Davy-62 - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Porte de la Ville ou de l'Hermitage, dite aussi Porte royale ou Porte Neptune : inscription par arrêté du 15 février 1939 ; Porte de Boulogne, dite aussi Porte de secours : inscription par arrêté du 15 février 1939 ; Citadelle avec ses courtines et fossés, et la demi-lune défendant l'entrée vers la ville, au-delà du canal de la citadelle (cad. BD 7, 8, 13, 16, 17, 20) : inscription par arrêté du 27 avril 1990

Origine et histoire de la Citadelle

La citadelle de Calais est une forteresse construite sur les ruines de l'ancien château médiéval de 1229 qui défendait la ville. Après la reprise de Calais en 1558 par le duc François de Guise, les rois de France firent de sa conservation une priorité en raison de sa position proche des Pays-Bas espagnols et de l'Angleterre. Le château médiéval, un enclos carré muni de tours et d'un donjon, fut rasé pour édifier une citadelle plus adaptée aux exigences militaires de l'époque. Le roi François II décida de sa construction et un quartier entier fut détruit, y compris l'église Saint-Nicolas ; seul l'hôtel d'Escalles, destiné au commandant, fut épargné. La première pierre fut posée en 1564 par Henri Ier d'Orléans, duc de Longueville, et les travaux furent menés avec la participation de Giacomo Castriotto et de Jean Errard de Bar-le-Duc. Errard, auteur également des citadelles d'Amiens et de Doullens, créa la demi-lune de l'Hermitage qui défend la porte dite Porte de Neptune. Il subsiste encore aujourd'hui une partie de l'enceinte médiévale, notamment la tour Carrée et la tour Pavée, et l'on peut pénétrer dans la citadelle par la demi-lune puis par la Porte de Secours et la Porte de Boulogne.

Trente ans après le début des travaux, la citadelle fut engagée dans le conflit entre la France et l'Espagne ; le 24 avril 1596, alors que les forts Risban et Nieulay étaient déjà tombés, les habitants y trouvèrent refuge. Les murs remplis de sable cédèrent sous le feu de l'artillerie et le bastion nord-est fut pris malgré la résistance menée par Michel Patras de Campaigno, le chevalier Noir, le 25 avril 1596. La ville fut alors pillée et massacrée par les Espagnols à la recherche des biens des habitants, et resta sous occupation jusqu'au traité de Vervins en mai 1598 qui la rendit à la France.

Redevenue française, la citadelle servit de résidence officielle aux gouverneurs de la place jusqu'en 1636 et fit l'objet d'entretiens réguliers en raison de sa valeur stratégique. En 1605 une petite église Saint-Nicolas fut reconstruite à l'intérieur des remparts et accueillit mariages, baptêmes et décès jusqu'à la Révolution, après quoi elle fut transformée en magasin à vivres. Sous Henri IV les fortifications furent renforcées. En mai 1632 Louis XIII et le cardinal de Richelieu séjournèrent à Calais ; Richelieu fit réaliser un arsenal avec une grande cour entourée de bâtiments de stockage, trois souterrains pour abriter des soldats, des moulins à blé et des fours, et fit ériger une colonne à son buste. Ces travaux furent exécutés par le marquis de Saint-Chamond, Melchior Mitte de Chevrières.

Au milieu du XVIIe siècle la reconquête de Gravelines et Dunkerque réduisit quelque peu l'importance stratégique de Calais, mais Louis XIV confia à Vauban la remise en état de la citadelle, du fort Risban et la reconstruction du fort Nieulay. Un officier de la marine, Claude de Forbin, y fut incarcéré trois semaines en 1691 pour une affaire de coups portés à un bourgeois. Pendant la Révolution, certains proposèrent de raser la citadelle ; en 1816 Chappe y effectua avant son transfert à la Tour du Guet les premiers essais de son télégraphe aérien.

Au XIXe siècle la citadelle comprenait une caserne pour mille hommes, deux citernes, de nombreux souterrains, des magasins à poudre et à provisions, des étables, et le rempart sud fut doublé pour y loger hommes et chevaux ; à la fin du siècle un magasin à poudre voûté de type Séré de Rivières fut construit sous le bastion du vieux port. Durant la Seconde Guerre mondiale les premières bombes tombèrent sur Calais le 10 mai 1940 ; la citadelle fut mise en défense le 21, ses portes fermées et un poste de commandement établi. Les 24, 25 et 26 mai 1940 la citadelle subit de lourdes attaques : artilerie, incendies des écuries, effondrement des casernes, bombardements intensifs et emploi de lance‑flammes aboutirent à la capture des lieux après un siège de 36 heures, faute de munitions, et à la destruction quasi totale des bâtiments. De nombreux résistants du Calaisis furent fusillés et, après le conflit, la plupart des constructions détruites furent rasées ; pendant l'Occupation la place fut occupée par la Kriegsmarine et des défenses furent aménagées pour former en juin 1944 le point d'appui « Poseidon ».

La porte de Boulogne, dite aussi porte de Secours, et la porte de la Ville ou de l'Hermitage, ainsi que les fossés, les courtines et la demi-lune défendant l'entrée ont été inscrits au titre des monuments historiques aux dates respectives du 15 février 1939 et du 27 avril 1990. Dans les années 1960 la citadelle fut reconvertie en complexe omnisports et scolaire, avec terrains d'athlétisme, football et rugby, courts de tennis, stands de tir et installations pour le tir à l'arc, et le Stade Olympique de Calais y établit son siège. Le club réserve du CRUFC y joua ses matchs et s'entraîna jusqu'au déménagement de l'équipe professionnelle vers le nouveau stade, et la citadelle porte désormais le nom de « Stade du Souvenir ».

Liens externes