Origine et histoire de la Citadelle
La citadelle de Corte, surnommée le « nid d'aigle », s'élève au sommet d'un éperon rocheux dominant la ville. Construite au début du XVe siècle par Vincentello d'Istria, vice-roi de Corse au service du royaume d'Aragon, elle comprenait une muraille crénelée et trois tours pour servir de point d'appui face à la République de Gênes. Au XVe siècle, l'Office de Saint-Georges y fit aménager des citernes et un four. La forteresse connut plusieurs affrontements : elle fut assaillie lors de la révolution de 1730, prise par les « Nationaux » dirigés par le docteur Gaffori en 1746, puis reconquise par Gênes en 1753. Pascal Paoli la reprit ensuite et l'agrandit, faisant notamment aménager huit cachots, et la transforma en centre politique lorsque Corte devint la capitale de son gouvernement. Après la défaite corse en 1769 et le passage sous domination française, le comte de Vaux fit renforcer les défenses en s'inspirant des principes de Vauban ; la caserne dite de Padoue fut achevée en 1776. L'enceinte fortifiée actuelle, établie au XVIIIe siècle, remplaça le mur de pierre sèche qui protégeait la citadelle du côté de la plaine. Classée monument historique le 10 août 1977, la citadelle a été occupée entre 1962 et 1983 par la Légion étrangère avant d'être ouverte au public en 1984. Le château, au cœur de la place forte, abrite le musée de la Corse ainsi que le fonds régional d'art contemporain (FRACORSE), le centre de culture scientifique et technique de Corse (CCSTI) et le pôle touristique Centru di Corsica. Le site offre une vue panoramique sur les vallées de la Restonica et du Tavignano. En avril 2015, une vingtaine de militants ont investi la citadelle pour y entamer une grève de la faim.
