Période
Gallo-romain, Bas-Empire
Patrimoine classé
La Porte romaine dite Porte Normande : classement par arrêté du 12 juillet 1886 - Les fragments romains dans le château Barrière et à ses abords, rue de Turenne : classement par liste de 1889 - Les restes des remparts sis dans les propriétés de la congrégation Sainte-Marthe, rue de la Cité, de M. Moulinier, rue Emile-Combes, de Mme Mercier, rue de la Cité, et de la ville de Périgueux, rue Romaine et rue de Turenne : classement par arrêté du 7 janvier 1942 - La partie de l'enceinte gallo-romaine appartenant à l'Etat et dépendant de l'Administration de la Guerre : classement par arrêté du 13 octobre 1942 - La partie de l'enceinte gallo-romaine située dans la propriété, 5 rue Romaine : classement par arrêté du 13 octobre 1942
Origine et histoire de la Citadelle
La citadelle gallo-romaine de Vésone correspond à l'enceinte bâtie à la hâte par les habitants de Vesunna après la ruine de leur ville par les Alamans ; elle a été édifiée vers 284 ap. J.-C. sur un plateau réduit d'environ cinq hectares et demi, intégrant la moitié nord‑ouest de l'amphithéâtre. De plan ovale, l'enceinte s'appuie sur l'amphithéâtre et se compose de courtines d'environ six mètres d'épaisseur, flanquées de vingt-quatre tours circulaires de huit mètres de diamètre ; l'ensemble comprenait vingt-trois courtines et trois portes, pour un rempart long d'environ 950 mètres, large de 5 à 6 mètres et haut de l'ordre de 9 mètres. Construite en maçonnerie pleine, à sec et sans mortier, la citadelle réemploie de nombreux éléments de la ville détruite — fûts de colonnes, chapiteaux, autels massifs — ce qui témoigne de l'urgence de son édification. Le rattachement de cette enceinte aux incursions du IIIe siècle est corroboré par l'absence de monnaies et d'inscriptions postérieures à 273 dans le secteur. La restructuration du site ancien en une « troisième cité », appelée Civitas Petrucoriorum, résulte à la fois de la violence des attaques et de facteurs internes tels que le manque d'entretien du patrimoine et l'évolution des pratiques d'évergétisme et de fiscalité locale. Parmi les trois portes, la porte dite de Mars — ou porte romaine — est le monument romain le mieux conservé de Périgueux : elle est défendue par deux tours semi‑circulaires ornées de pilastres et d'un entablement, et son archivolte présente des arcs concentriques. Une partie de cette porte subsiste sur environ neuf mètres, dont près de quatre mètres enfouis ; elle a été redécouverte en 1858 par l'archéologue Arcisse de Caumont et a fait l'objet de fouilles entre 2005 et 2009 puis en 2011 ; la parcelle a été acquise par la mairie en septembre 2024. Au Moyen Âge, les vestiges de l'enceinte ont été retaillés : la tour semi‑circulaire du château Barrière, de plan roman, a été bâtie entre la seconde moitié du XIIe siècle et le tout début du XIIIe siècle et relève davantage d'un symbole de prestige que d'une défense confortable. Les fondations de l'enceinte, sur lesquelles repose notamment la façade méridionale du Centre national de la Préhistoire, atteignent en moyenne 5 à 6 mètres d'épaisseur et peuvent se prolonger jusqu'à 9,40 mètres de hauteur sous les élévations réalisées à partir du XIe siècle. Plusieurs vestiges de la citadelle sont protégés au titre des monuments historiques ; ils ont été classés à cinq reprises depuis 1886.
