Origine et histoire
La citadelle, bâtie à l'emplacement de l'ancien château fort des rois de Navarre, domine la ville entourée de murailles. Ses premières fortifications remontent à la création, au XIIIe siècle, de la ville neuve, organisée de part et d'autre d'une rue unique, l'actuelle rue de la Citadelle, au pied de la colline de Mendiguren ; elles forment ce que l'on appelle aujourd'hui les remparts de la « ville haute ». Au XIVe siècle, les parties hautes de l'enceinte furent aménagées avec créneaux et mâchicoulis. Le XVIe siècle, marqué par d'importantes périodes de guerre, est un temps de destructions et de restaurations : le château fort, ruiné, fut rasé au deuxième quart du XVIIe siècle sous Richelieu ; l'ingénieur Antoine de Ville conserva toutefois le donjon circulaire et fit édifier une citadelle à sa place. Édifiée au XVIIe siècle sur les plans d'Antoine de Ville en réponse aux guerres de Religion et aux conflits franco-espagnols, elle fut remaniée par Vauban vers la fin du même siècle. Dans ses travaux, Vauban détruisit le donjon médiéval tout en conservant certaines parties de l'œuvre de de Ville et en donnant à l'ensemble sa physionomie actuelle, notamment par l'adjonction de grandes demi-lunes ; la parenté avec la citadelle contemporaine de Bayonne est manifeste. Inscrite dans le plan de défense de Vauban, elle barre la frontière du côté espagnol, à la suite des forts d'Hendaye et de Ciboure, et en arrière des places de Bayonne et Navarrenx qui défendent le Béarn. Vauban reprit la partie haute des remparts en y substituant des archères droites aux anciens créneaux et mâchicoulis, et fit construire deux murs reliant la citadelle au rempart du XIIIe siècle. Aux XVIIIe siècle, l'enceinte de la ville basse fut équipée de fossés, d'archères droites et de bastions ; ces travaux s'achevèrent en 1789, tandis que la ville haute connut des restaurations ponctuelles. Au XIXe siècle, des redoutes furent aménagées dans les montagnes environnantes, dont celle de Gaztelumendi, la plus proche. La citadelle fut démilitarisée en 1814 ; elle servit de prison entre 1914 et 1918. Après avoir accueilli une garnison pendant une longue période, elle a été aménagée en collège public dans les années 1980. Les bâtiments divers — logement royal, chapelle, casernements et arsenaux —, bien que réalisés légèrement après l'époque de Vauban, ont été exécutés fidèlement selon ses plans et constituent un ensemble de premier ordre.