Cité radieuse de Rezé en Loire-Atlantique

Patrimoine classé Patrimoine urbain Maison d'architecte Immeuble

Cité radieuse de Rezé

  • 35 Allée Georges Benezet
  • 44400 Rezé
Cité radieuse de Rezé
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Cité radieuse de Rezé
Cité radieuse de Rezé
Crédit photo : Pymouss44 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures ; l'école en terrasse ; les circulations intérieures (hall d'entrée, rues et cages d'escalier) ; la passerelle ; les deux appartements témoins du sixième étage en totalité (cad. AI 492) : classement par arrêté du 10 décembre 2001

Origine et histoire de la Cité radieuse

Oeuvre manifeste de Le Corbusier, la Maison radieuse — ou Unité d'Habitation de Rezé — a été construite de 1953 à 1955 pour la coopérative La Maison Familiale dans le cadre de la reconstruction de Nantes après la Seconde Guerre mondiale. Elle applique les grands principes de l'architecte : béton brut, usage du Modulor et organisation des logements pour favoriser la lumière et l'air, avec une double orientation est-ouest pour la plupart des appartements. Conçue pour accueillir 294 logements, cette "maison radieuse" se distingue de l'unité de Marseille par l'absence de rue commerçante et par un programme réduit lié au budget HLM. Après la guerre et face à la crise du logement, Gabriel Chéreau, vice‑président de la coopérative, sollicite Le Corbusier pour proposer une alternative au plan de reconstruction de Michel Roux‑Spitz ; l'initiative n'aboutit pas immédiatement. Trois ans plus tard, Chéreau et Le Corbusier collaborent afin de transposer l'expérience de la Cité radieuse de Marseille dans un cadre de logement social classique. Le projet progresse lentement en raison des négociations financières et des contraintes HLM ; le plan définitif, établi par Le Corbusier avec André Wogenscky, est adopté en juin 1950. Le site retenu est la commune de Rezé, au sud‑ouest de Nantes, la municipalité garantissant l'emprunt accordé à la coopérative maître d'ouvrage. Les travaux débutent le 11 juin 1953 et s'achèvent un an et demi plus tard ; les premiers habitants emménagent le 16 mars 1955 et l'immeuble est inauguré en juillet de la même année. À l'origine, le fonctionnement est coopératif : chaque habitant apporte 15 % du coût du logement et devient actionnaire de la coopérative. La loi Chalandon de 1971 impose la fin du système coopératif ; les résidents doivent alors choisir entre la location ou l'achat, et la Société Anonyme HLM La Maison radieuse, en liquidation volontaire, propose des contrats d'accession afin de constituer une copropriété. La copropriété voit le jour le 18 mars 1976, mais seuls 10 % des coopérateurs choisissent d'acquérir leur logement ; beaucoup optent pour la location ou quittent l'immeuble. Pour rembourser les apports, la Société Anonyme HLM fusionne avec Loire Atlantique Habitations, qui rachète la plupart des lots puis met en vente environ 40 % des logements à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Aujourd'hui, l'immeuble compte environ 35 % de copropriétaires occupants et 65 % de locataires ; les logements sociaux, gérés par Atlantique Habitations, représentent 55 % du parc et 53 % des tantièmes de la copropriété. L'Association des Habitants de la Maison Radieuse, fondée le 25 avril 1955, est toujours active et, selon le recensement INSEE de 2011, l'unité abritait environ 585 habitants dont la plupart adhèrent à l'association. La réhabilitation des logements commence dans les années 1980 ; entre 1996 et 1999 une remise en état totale des façades préfabriquées en béton est entreprise pour corriger des malfaçons liées aux économies de construction, et les huisseries extérieures sont restaurées en 2004 et 2010. Les façades et les toitures sont inscrites à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 16 septembre 1965 ; cette protection est étendue par arrêté du 17 juillet 2000 aux équipements intérieurs — école, circulations, passerelle et appartements témoins du sixième étage — puis reprise dans un arrêté unique de classement le 10 décembre 2001. Certaines parties communes, la terrasse, le hall et l'appartement témoin n°601 sont ouvertes ponctuellement à la visite par la mairie de Rezé. Implantée dans un parc boisé proche d'une pièce d'eau, la Maison radieuse occupe à l'origine 2,5 hectares correspondant au parc de la demeure La Bouvardière ; 3,5 hectares supplémentaires ont été acquis ultérieurement par des coopérateurs et copropriétaires pour préserver l'élément vert essentiel à l'œuvre. Pour réduire les coûts de construction, des choix techniques ont aussi été opérés : le système de casiers à bouteilles utilisé à Marseille a été abandonné au profit d'un procédé de préfabrication en béton plus simple, dit "château de cartes".

Liens externes