Origine et histoire de la Cocathédrale Saint-Michel
La cocathédrale Saint-Michel de Sospel est une église catholique romaine située dans le village de Sospel, dans le département des Alpes-Maritimes. Sospel est mentionné dès 1157 comme un habitat fortifié, et en 1229 la population se répartissait entre trois paroisses, dont celle de Saint-Michel. Le clocher de l'église, de type roman lombard, a survécu à la destruction de l'édifice roman ; son haut soubassement date de la fin du XIIe siècle et comporte, sur ses faces, une baie étroite et haute, ainsi qu'un bandeau en dents d'engrenage. Au-dessus, deux étages se terminent par une flèche pyramidale attribuée au premier tiers du XIIIe siècle. En 1378, l'église devient cathédrale lorsque la ville prend parti pour le pape d'Avignon pendant le grand schisme d'Occident, situation qui dure jusqu'en 1411. Lors de l'épidémie de peste de 1632, la population fait le vœu de reconstruire l'édifice ; les travaux commencent en 1641 selon les plans de l'ingénieur et architecte niçois Jean-André Guiberto (francisé en Guibert), auteur également de la cathédrale Sainte-Réparate de Nice, et se poursuivent jusqu'en 1672. Des embellissements du second étage de la façade et du fronton sont réalisés en 1762. Par ses dimensions, l'église est la plus grande des Alpes-Maritimes. Elle est restaurée en 1888 après le tremblement de terre du 23 février 1887 qui a touché la Provence orientale et la Ligurie, puis classée monument historique le 18 avril 1951.
Le mobilier de l'église, recensé dans la base Palissy, est particulièrement riche : on y trouve un retable de la Vierge Marie représentant la Vierge de Pitié entre saint Jean et sainte Madeleine et comprenant l'Annonciation, peint par François Bréa en 1520 ; un tabernacle décoré de marqueterie en ivoire et nacre réalisé en 1746 par l'ébéniste de la Cour de Turin Luigi Prinotto (1685–1780) ; un retable de la Vierge de Pitié, encadrée par saint Jean, sainte Madeleine, sainte Catherine et saint Nicolas, attribué à un anonyme provençal vers 1480 et provenant autrefois de la chapelle des Pénitents noirs. S'y ajoutent deux croix de procession, un grand ostensoir de l'Adoration, des devants d'autel, des stalles, diverses sculptures, des tableaux du XVIIe siècle et une roue à clochettes dite treizin.
Le premier orgue est construit en 1753 ; il en subsiste le buffet baroque remanié en 1843. L'instrument actuel, de tradition italienne et muni d'un seul clavier de 52 notes, a été réalisé en 1843 par les frères Nicomède et Joannes Agati de Pistoia. L'orgue est réparé par le facteur piémontais Vittino en 1891, puis de nouveau en 1912, 1937 et 1962, avant une restauration menée par le facteur Muno en 1988. Il est classé comme objet au titre des monuments historiques en 1979.
