Origine et histoire de la Collection Hôtel d'Agar
L'ancien hôtel d'Agar forme un ensemble de bâtiments complexe et hétérogène, répartis autour de deux cours et bordés à l'ouest par un jardin qui se présente comme un dépôt archéologique. La maison principale se repère à sa tour d'escalier médiévale crénelée. Un salon à l'étage conserve un plafond peint à poutres apparentes et solives, type de décor caractéristique de la région au XVIIe siècle, où alternent rinceaux, centaures, putti tenant des médaillons et paysages. L’hôtel possède quatre cheminées : trois présentent des hottes droites « à la française » ornées de gypseries dont l'iconographie reprend des thèmes mythologiques antiques et de l'histoire romaine ; cette iconographie relève des XVIe et XVIIe siècles, tandis que la forme des cheminées suggère une datation plutôt au XVIIIe siècle. La quatrième cheminée porte une plaque aux armes de François Ier. Dans les années 1990, le couple de médecins Christian Morand et Véronique Valton a racheté le bâtiment et le jardin pour les restaurer, et l’hôtel a ouvert pour la première fois au public en 2000 à l'occasion d'une exposition en hommage au poète Joseph d'Arbaud. Le bâtiment et le jardin sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 14 mars 2011. L'hôtel d'Agar est présenté comme un condensé de l'histoire de Cavaillon du XIIe au XVIIe siècle. Les lieux sont accessibles au public lors des journées du patrimoine, des journées des jardins et lors d'expositions, et une association des amis de l'hôtel d'Agar accompagne ces actions. L'hôtel abriterait également, selon les propriétaires et la presse locale, deux tableaux attribués au Caravage. La riche matérialité du site se complète d'éléments visibles et exposés : plafond peint et cheminée, tour gothique donnant sur le passage Vidau, paperolles et une photographie de Lucien Clergue dans un des cabinets, une pharmacie de l'Hôtel-Dieu de Saint-Jean-de-Losne datée de 1658, du Sèvres contemporain mêlé aux vestiges archéologiques, ainsi que des œuvres de Claude Viallat et Sam Baron.