Origine et histoire du Collège de l'Oratoire
L'ancien collège de l'Oratoire, établi à Riom au XVIIe siècle, se compose de deux corps de bâtiments dont l'un présente un plan quadrangulaire; la porte d'entrée principale, située entre ces deux ensembles, illustre bien l'architecture de l'époque. Cette porte cochère, en pierre de taille, est surmontée d'un fronton triangulaire tronqué et encadrée par deux pilastres doriques ; son arc au cintre légèrement surbaissé et le cartouche orné de têtes, de feuillages et de fleurs témoignent du décor sculpté de la période ; l'année 1662 est gravée à la base du cartouche. Depuis le Moyen Âge, Riom disposait d'établissements d'enseignement liés à l'abbaye Saint-Amable et aux chanoines réguliers, puis la ville a progressivement pris en charge les écoles avant l'installation de congrégations nouvelles. En 1618 la municipalité mit des locaux à la disposition de la Congrégation de l'Oratoire, qui y commença l'enseignement dès 1619 selon un traité passé avec la ville. Les Oratoriens développèrent progressivement l'offre scolaire : dès 1622 des classes supérieures furent ouvertes, un cours de philosophie fut créé après les travaux achevés en 1649, et l'établissement connut une forte croissance au milieu du siècle, recevant jusqu'à plus de 800 élèves après la reconstruction d'un bâtiment de classes achevée en 1657. Un traité de 1660 prévoyait l'ouverture de cours de théologie, ratifié par l'autorité royale en 1661, et la ville contribua par des dotations et impositions pour assurer l'entretien du collège. Entre 1672 et 1680 furent édifiés les corps de logis auxquels les Pères s'installèrent en 1680, incluant la chapelle agrandie et une bibliothèque aménagée au-dessus de la salle des actes. Les bâtiments restèrent essentiellement en l'état jusqu'à la Révolution ; la vie religieuse et pédagogique connut cependant des controverses, notamment autour de l'accusation de jansénisme au XVIIIe siècle. La Révolution entraîna la disparition de la Congrégation et la mise en vente de ses biens ; le collège devint collège municipal et les locaux furent affectés à divers usages, la chapelle ayant notamment servi de dépôt. Au XIXe siècle la commune conserva et entretint les bâtiments : agrandissements et réparations sont réalisés notamment en 1806-1809, puis lors d'opérations entre 1857 et 1864 (avec une chapelle reconstruite d'après les plans de Ledru) et encore en 1876-1881 ; des aménagements importants eurent lieu aussi en 1840-1842 et dans la seconde moitié du siècle sous l'administration municipale. De 1856 à 1886 l'établissement fut confié aux Pères maristes sous le nom d'Institution Sainte-Marie, qui entreprirent des travaux et un agrandissement, puis en 1886 le collège redevint public et prit le nom de Michel-de-l'Hospital. Au XXe siècle l'établissement accueillit successivement une école primaire, une école de commerce et d'industrie ; une aile fut ajoutée en 1954, il devint lycée en 1963 puis retrouva le statut de collège une vingtaine d'années plus tard. Des restructurations récentes comprennent l'adjonction d'une cage d'escalier vitrée réalisée entre 1989 et 1992 ; à l'issue de ces travaux l'ensemble accueillait 549 élèves. La porte cochère datée de 1662 a été inscrite au titre des monuments historiques en 1929.